Zemmour versus Guillon - France Catholique
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Marie dans le plan de Dieu
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Zemmour versus Guillon

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Lundi 22 mars, juste avant que France Inter ne reçoive le ministre Éric Besson, son humoriste mai­­son, Stéphane Guillon, lui a cruellement taillé le portrait, voulant voir dans ses traits (« des yeux de fouine, un menton fuyant ») le physique d’un traître, ajoutant un mé­lange de faits réels et d’interprétations pour stigmatiser la prétendue « complicité » du ministre avec les thèses du Front National.

Éric Besson a protesté : l’humour autorise-t-il tout ? N’est-il pas injuste qu’il ne puisse se défendre face-à-face ? Une radio de service public écoutée à l’international peut-elle laisser un ministre de la République se faire ainsi maltraiter ?

Le directeur général de Radio France a dû présenter ses excuses à Éric Besson, au grand dam des admirateurs de Stéphane Guillon. Ce dernier, le lendemain, en a rajouté une couche. Guy Carlier, son alter ego sur Europe n°1, a pris sa défense. Le titre de sa chronique matinale – « la douche froide » – est tout un programme. Le problème de leur ironie à chacun, c’est qu’on ne sait plus démêler le vrai du faux. Le malaise plane. Est-ce un signe des temps ? La Mélancolie française, voilà justement le titre du livre que vient de publier Éric Zemmour, l’autre chroniqueur à scandale du moment. Opposé sur Canal+ le 6 mars, devant Thierry Ardisson, à une militante de la diversité, il a prononcé une phrase que nous sortons de son contexte : « La plupart des trafiquants sont noirs ou arabes. » Aussitôt, le buzz a enflé. Zemmour est aussi journaliste au Figaro et chroniqueur à France 2 et sur RTL… Or, c’est sur cette dernière radio que le journaliste a contesté l’avortement ou défendu le Pape, ces dernières semaines.
A-t-il dépassé les bornes et desservi d’autres causes qu’il embrasse avec fougue ? Le procureur général de Paris, Philippe Bilguer a voulu commenter l’événement sur son blog. Tout en fustigeant Éric Zemmour, « trop facilement ravi par sa propre mécanique », il l’a défendu sur le fond, laissant entendre qu’on censure les statistiques de la délinquance de peur de stigmatiser certaines communautés. Le magistrat est du coup convoqué par sa hiérarchie. La LICRA (ligue contre le racisme et l’antisémitisme) ayant menacé de porter plainte, Zemmour s’est excusé par écrit, affirmant n’avoir « jamais voulu stigmatiser les noirs ou les arabes comme des délinquants ». Au Figaro, devant le siège duquel une manifestation de soutien au journaliste s’est tenue, on a un temps cru que Zemmour serait licencié, tandis que RTL, au nom de la diversité des opinions, lui maintenait sa confiance. La chaîne Canal+ était, dans le même temps, tancée par le Conseil Supérieur de l’Audiovisuel.

Zemmour a accusé Ardisson qu’on sait provocateur, d’avoir remonté la scène pour la monter en épingle et épingler Zemmour ! Ardisson a vite riposté en annonçant une action en Justice.

Tout ça donne un peu le tournis. En tout cas, jeudi 25 mars, le Parisien-Aujourd’hui en France barrait sa Une du nom de Zemmour, qu’on le veuille ou non porté au pinacle et ouvrant un débat. Nauséabond ou pas ? À cha­­cun d’en juger.

C’est donc presque devenu une loi du genre : avec ou sans humour, les chroniqueurs se lâchent pour choquer. Audience et audimat sont dopés par notre avidité à voir couler le sang, la haine et les larmes. À ce petit jeu du cirque-là, la télévision nombriliste s’autoalimente. On annonce par exemple pour le 1er avril sur la chaîne Cannal Jimmy, une énième émission où Guy Carlier – toujours lui – évoquera « Quand la télé dérape ». On y promet les protagonistes de ces scènes de vaudeville qu’on prétendra d’anthologie. Miroir ô mon miroir !