CITE DU VATICAN, 24 SEP 2011 (VIS). Le Pape s’est rendu ce soir sur le site de la Foire pour y présider une veillée de prière avec les jeunes. En ouverture de son discours, il a commenté le rite de la lumière, dans lequel il avait allumé les coupes apportées par les jeunes venant de témoigner, qui à leur tour avaient allumé les cierges des autres jeunes participants.
Reprenant le splendide rite de la liturgie pascale, nous manifestons, par un symbole « plus éloquent que des paroles, le mystère de notre foi chrétienne. Jésus, qui dit de lui-même Je suis la lumière du monde, fait briller notre vie, pour que soit vrai ce que nous venons à peine d’écouter dans l’Evangile: Vous êtes la lumière du monde… Ce ne sont pas nos efforts humains ou le progrès technique de notre époque qui portent la lumière dans le monde. Nous devons toujours de nouveau faire l’expérience que notre engagement pour un ordre meilleur et plus juste, rencontre des limites. La souffrance des innocents, et, enfin, la mort de tout homme sont une obscurité impénétrable… Autour de nous, il peut y avoir l’obscurité et les ténèbres, et nous voyons toutefois une lumière… Le Christ, qui est ressuscité des morts, brille dans ce monde, et le fait d’une manière plus lumineuse justement là où, selon le jugement humain, tout semble être lugubre et privé d’espérance ».
« Celui qui croit en Jésus, ne voit pas toujours la clarté du soleil dans sa vie, car souffrances et difficultés ne peuvent être épargnées. Mais il y a toujours une lumière limpide qui lui indique une voie qui conduit à la vie en abondance. Les yeux de celui qui croit au Christ contemplent aussi dans la nuit la plus obscure une lumière et voient déjà l’aurore d’un nouveau jour… La lumière ne reste pas seule. Tout autour d’elle s’allument d’autres lumières. Sous l’effet de leur clarté, les contours de l’espace sont bien marqués si bien qu’il est possible de s’orienter. Nous ne vivons pas en solitaires dans le monde. Dans les choses importantes de la vie, nous avons justement besoin des autres. Ainsi de façon particulière, nous ne sommes pas seuls dans la foi, nous sommes des anneaux de la grande chaîne des croyants. Personne n’arrive à croire s’il n’est pas soutenu par la foi des autres, et d’autre part, par ma foi, je contribue à conforter les autres dans leur foi ».
« Malgré nos meilleures intentions, nous faisons souvent l’expérience de l’échec de nos efforts et de l’erreur personnelle. Apparemment et en dernière analyse, notre monde ne devient pas meilleur grâce au progrès technique. Guerres, terreur, faim et maladie, pauvreté extrême et répression sans pitié existent encore. Et même ceux qui, dans l’histoire, ont pensé être ‘des porteurs de lumière’, sans pourtant avoir été illuminés par le Christ, l’unique vraie lumière, n’ont pas exactement créé quelque paradis terrestre, ils ont au contraire instauré des dictatures et des systèmes totalitaires, dans lesquels même la plus petite étincelle d’humanité vraie a été étouffée. A ce point, nous ne pouvons pas taire le fait que le mal existe. Nous le voyons en tant de lieux de ce monde, mais nous aussi avec peur dans notre propre vie. Oui, dans notre cœur existe l’inclination au mal, l’égoïsme, l’envie et l’agressivité. Grâce à une certaine autodiscipline, cela est peut être contrôlable dans une certaine mesure. Par contre, cela devient plus difficile quand c’est une manière d’être mauvaise plutôt cachée, qui peut nous envelopper comme un brouillard asphyxiant, et ce sont l’indolence et la lourdeur de vouloir et d’accomplir le bien. Sans cesse dans l’histoire, des personnes attentives ont fait noter: le préjudice pour l’Eglise ne vient pas de ses adversaires, mais des chrétiens attiédis ».
« Chers amis, l’image des saints a été continuellement l’objet de caricature et de représentation déformée, comme si être saints signifiait être en-dehors de la réalité, ingénu et sans joie. On pense souvent qu’un saint est seulement celui qui accomplit des actions ascétiques et morales d’un niveau très élevé et que, pour cela, on peut certainement le vénérer, mais jamais l’imiter dans la vie personnelle. Comme cette opinion est erronée et décourageante! Il n’y a aucun saint, sauf la bienheureuse Vierge Marie, qui n’ait pas connu aussi le péché et qui ne soit jamais tombé. Le Christ ne s’intéresse pas tant au nombre de fois où vous trébuchez dans la vie, mais bien au nombre de fois où vous vous relevez. Il n’exige pas des actions extraordinaires, mais il veut que sa lumière resplendisse en vous. Il ne vous appelle pas parce que vous êtes bons et parfaits, mais parce qu’il est bon et il veut faire de vous ses amis. Oui, vous êtes la lumière du monde, parce que Jésus est votre lumière. Vous êtes chrétiens non parce que vous faites des choses extraordinaires, mais parce que le Christ, est votre vie. Vous êtes saints parce que sa grâce opère en vous ».
« Cette assemblée brille dans les diverses significations de la parole, par la clarté d’innombrables lumières, dans la splendeur de tant de jeunes qui croient en Christ. Une bougie peut donner de la lumière seulement si elle se laisse consumer par la flamme. Elle demeurerait inutile si sa cire n’alimentait pas le feu. Permettez que le Christ vous brûle, même si cela peut parfois signifier sacrifice et renoncement. Ne craignez pas de pouvoir perdre quelque chose et de rester à la fin, pour ainsi dire, les mains vides. Ayez le courage de mettre vos talents et vos qualités au service du Règne de Dieu et de vous donner vous-mêmes, comme la cire de la bougie, afin que par vous le Seigneur illumine l’obscurité. Sachez oser devenir des saints ardents, dans les yeux et dans les cœurs desquels brille l’amour du Christ, et qui, de cette manière portent la lumière au monde. J’ai confiance que vous et beaucoup d’autres jeunes ici en Allemagne soient des flambeaux d’espérance, qui ne restent pas cachés ».
PV-ALLEMAGNE/ VIS 20110924 (1010)