Volcans : Et si la terre disparaissait ? - France Catholique
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Volcans : Et si la terre disparaissait ?

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Après un si long hiver, allait-on étouffer ? L’homme étant un loup pour la planète, le réchauffement provoqué par sa colonisation menaçait. Chaque cri primal d’homo sapiens nouveau-né : un coup porté contre l’avenir. Mortel impact du peuplement humain sur la biodiversité. Industrialisation, transport (terrestre ou aérien) et bovins d’élevage se partageaient la responsabilité du désastre. En imitant notre course à l’opulence, les chinois allaient achever de nous achever. On n’est pas allé jusqu’à se rassurer de voir l’Afrique meurtrie par le Sida ou l’Asie éliminer des millions de fillettes avant qu’elles aient pu voir le jour. Mais une agence onusienne a osé calculer le coût de chaque naissance en émission de CO2. Jalouse de voir les chefs d’Etat obnubilés par la crise écologique détourner leur attention de l’explosion démographique, elle en déduisait qu’il était plus rentable de distribuer des moyens contraceptifs que d’investir dans l’énergie éolienne.

Fallait-il supplier Gaïa, la déesse Terre, de nous pardonner d’exister ?

Et voilà qu’une autre explosion garantie 100% bio, assortie d’un grand vent, tout aussi écologique, a sonné le retour de Dame nature. 63 000 avions détournés d’un coup. En matière d’émanation toxique, le réveil d’un seul petit volcan islandais a fait passer nos gaz d’échappement pour du pet de caille. Du sulfure comme s’il en pleuvait ! La nature interdite aux Islandais, cantonnés dans leurs maisons. L’eau de ruissellement impropre à la consommation des animaux sauvages et domestiques.

Dame nature avait aussi repris ses droits sur les chefs d’Etats occidentaux, privés des funérailles du président Polonais. Ce qu’aucun n’aurait imaginé proposer, elle l’a fait : arrêt total des voyages aériens d’affaires et de tourisme, histoire d’économiser le précieux kérosène et de dépolluer le firmament.

Elle nous offrait au passage une leçon de philosophie sur l’utile et l’accessoire, le temps et l’espace, et notre humble condition. Avec, à contempler en prime, un ciel rare, débarrassé des zébrures blanches, mais – parait-il – nettement voilé. La poussière de verre faisant écran entre le soleil et la terre, on estime ce drôle de nuage capable de faire baisser de 0,5° la température moyenne de la terre pendant deux ou trois ans ! Tout dépend bien sûr de la durée et de l’intensité de la colère volcanique, imprévisible.

Allons-nous subir un refroidissement climatique naturel du même ordre que le réchauffement constaté ! Quelle surprise ! Surprise ? Pas vraiment. Pour le Pinatubo, en 1991, nous étions déjà nombreux à être nés, et c’est ce qui s’est passé. Faut-il que l’accélération du temps accélère l’oubli ? L’ouvrage d’Emmanuel Garnier « Les dérangements du temps, 500 ans de chaud et de froid en Europe » y remédie. Il nous fait notamment redécouvrir une catastrophe bien plus considérable, mais du même acabit surgie en 1783, déjà d’Islande, quand le Laki est entré en éruption, à dix reprises entre juin et octobre. Un autochtone sur quatre mourra de famine dans l’année suivante, plus de la moitié du cheptel ayant péri à cause de la corruption « naturelle » du breuvage et des herbages par le dioxyde de souffre. « Le Laki libère en deux jours autant de gaz que toute l’industrie européenne en un an » a calculé l’auteur qui estime à 160 000 décès la surmortalité dans l’hémisphère nord. L’air vicié s’y était répandu exactement de la même façon que le nuage islandais de cette année. Dans nos contrées, on avait cru à la fin du monde…

Et soudain nous nous surprenons à espérer : si la terre disparaissait par sa propre faute, au moins ce ne serait pas la nôtre.

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