VIII - Pâques, avec ou sans levain ? - France Catholique
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Le martyre des carmélites
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VIII – Pâques, avec ou sans levain ?

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Tout d’abord, il faut souligner l’importance du temps pascal. Nous avons peut-être concentré nos efforts sur le carême. C’est bien. Mais bien vivre les cinquante jours de Pâques n’est pas sans importance. Le mystère de Pâques et son impact dans notre vie de baptisés mérite bien cette longue durée.

Le premier dimanche de Pâques, fête de la Résurrection, fête entre les fêtes, nous sommes parfois intrigués par cette histoire de levain que Paul mêle à l’annonce de la Pâque, dans la lettre aux Corinthiens. Il y a pourtant un enseignement très précis sur notre vie nouvelle de baptisés.

Réfléchissons d’abord à ce qu’est le levain : un ferment, une vieille pâte qui va faire lever le pain. C’est son aspect positif et bienfaisant. Mais Paul souligne qu’il a un autre aspect : c’est une vieille pâte, à ce titre, le levain symbolise nos vieilles manières de vivre, empreintes «de malice et de perversité. » Il peut être aussi le symbole de l’orgueil qui nous fait enfler. C’est dans ce sens que Jésus l’emploie lorsqu’il met ses disciples en garde contre le levain des pharisiens et à celui d’Hérode (Marc 8,15)

La tradition juive a fait de ce levain l’ennemi de la Pâque. On cherche avec soin tout fragment de ferment partout dans la maison. Souvent, c’est une manière ludique d’associer les enfants à la fête en cherchant avec eux toute trace de levain dans les recoins de la maison. À l’origine, c’était l’héritage du pain qui n’avait pas eu le temps de fermenter, le repas pascal devant être pris à la hâte pour s’enfuir d’Égypte. Il est resté comme le signe de cette fête qui se nomma alors la fêtes des Azymes, ce qui veut dire la fête des pains sans levain. « Pendant sept jours, tu mangeras avec la victime des azymes – un pain de misère – car c’est en toute hâte que tu es sorti du pays d’Égypte : ainsi tu te souviendras, tous les jours de ta vie, du jour où tu sortis du pays d’Égypte. » (Deutéronome 16, 3)

Paul reprend alors cet aspect, peut-être dans un bref résumé d’homélie pascale. Il exhorte ses correspondants, ou ses auditeurs, à vivre la vie nouvelle de baptisés, à être une pâte nouvelle, débarrassée des vieux levains, mais riche de la droiture et de la vérité. Les applications dans notre vie de baptisés sont faciles à trouver : repartir d’un bon pied, dans la foi et la joie, dans la contemplation et l’annonce de cette Bonne Nouvelle extraordinaire : le Christ est vivant, la mort est vaincue, notre péché est pardonné.

On peut également voir dans ce pain non levé, ce pain de misère, un signe de plus de l’abaissement du Christ. La Pâque immolée, le Christ lui-même, s’est humilié dans sa passion. Le catholique contemple le prolongement dans cet abaissement dans l’utilisation de pain non fermenté pour l’eucharistie.

Père de VORGES