Viens étudier ce que Jésus n’a pas fait (même si la Bible dit le contraire) - France Catholique
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La justice de Dieu
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Viens étudier ce que Jésus n’a pas fait (même si la Bible dit le contraire)

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Quand je suis entré pour la première fois à l’université pour étudier la théologie, j’ai supposé que les Ecritures étaient importantes. J’ai donc pris un tas de cours d’études bibliques, où j’ai découvert les méandres des recherches modernes, à la fois historiques et critiques, de la Bible.

J’avais déjà quelques bases acquises pendant ma licence, mais j’étais confus de découvrir à mon arrivée en master que certaines des grandes théories que j’avais dû apprendre par cœur pour mon examen final à l’université, avait déjà été réduites en poussière par certaines plus récentes.
Par conséquent, bien que mon professeur protestant en licence ait clairement dit que la réponse de Jésus à Pierre, « Tu es Pierre [Petros] et sur cette pierre [petra] je bâtirai mon Eglise » n’ait pas été appuyée par le pape catholique romain, mon professeur catholique de master niait même que cela avait été dit un jour. Et il affirmait à tous les séminaristes et étudiants que « Pierre n’avait jamais été à Rome, et n’était certainement pas le « premier pape ». Tout cela n’était qu’une invention plus tardive.

De la même façon, nombreuses sont les histoires rapportées à propos de Jésus qui auraient été inventées par différentes communautés : la communauté « Markan » (de l’évangéliste Marc), la communauté « Matthean » (Matthieu) et/ou la « communauté Johannine » (Jean) que l’on appelle aussi parfois à « La Communauté du Disciple Bien-aimé » de façon à la distinguer de celle du « Disciple Bien-aimé » de l’apôtre Jean, qui, il semblerait, était quelqu’un d’autre.

Personne ne semblait savoir ce qui est arrivé au célèbre apôtre Jean outre le fait qu’il n’avait probablement pas écrit un Evangile, ni aucune des lettres qu’on lui attribue, ni même le Livre de la révélation. Je suppose qu’il a simplement disparu. En revanche, le « Disciple Bien-Aimé » a fait des choses extraordinaires ; c’est juste la communauté autour de lui et consacré à sa mémoire ne semble bizarrement pas avoir jugé bon de mentionner son vrai nom.

Il y avait un paradoxe étrange à propos de notre professeur d’Ancien Testament, connu pour emmener des groupes d’église en Terre Sainte. C’était le genre d’un érudit de la Bible qui a élaboré des théories sur les textes en affirmant que « l’épisode de l’Exode » n’avait jamais impliqué la traversée de la Mer Rouge ; qu’Abraham n’avait jamais réellement existé ; et que les Dix Commandements n’avait, à l’origine, rien à voir avec ce qui s’est passé sur le Mont Sinaï.

Sa disposition à renier la véracité historique de la quasi-totalité de l’histoire biblique a poussé mon ami Kenneth Covington à demander un jour s’il faisait de la publicité pour ces pèlerinages en Terre Sainte de la façon suivante : « Venez voir où Moïse n’a pas traversé la Mer Rouge ; où Jésus n’a pas multiplié les pains et les poissons ; n’a pas marché sur l’eau ; et n’a pas ressuscité d’entre les morts ? »

Difficile d’imaginer qui partirait. La seule raison pour laquelle certains paieraient pour un voyage aussi cher, c’est parce qu’ils croient à la véracité de ces évènements. Pour cette raison, nous devons décrire la méthode du professeur, à la fois en proposant de tels voyages et en enseignant les Ecritures à sa façon,  comme « parasite » de la foi Chrétienne.

Pensez-y un moment : Si, pendant ces voyages, ce professeur avait en effet convaincu certaines personnes que ce qu’ils croyaient avoir eu lieu en Terre Sainte n’étaient en fait jamais arrivées, difficile de les imaginer y retourner un jour. Pourquoi y retourneraient-ils puisqu’en plus du fait qu’aucune des choses en lesquelles ils croyaient n’étaient arrivées, il y a d’autres endroits plus agréables où passer ses vacances comme Paris, Vienne ou les Iles Caïman.

De la même façon, les personnes prennent généralement des cours sur la Bible car ils croient en l’autorité de ces cours comme aux paroles inspirées de Dieu. Si un professeur accepte de tels étudiants, tout en sachant que cette foi est la raison de leur intérêt pour le cours mais qu’il ébranle ensuite cette foi, ce serait un cas classique d’« appât ». Ce serait comme faire de la publicité pour un cours très cher des œuvres de Shakespeare et les discréditer ensuite, ce qui amènera ses étudiants à le détester.

Une relation « symbiotique » est une relation dans laquelle les deux organismes se renforcent mutuellement. Une relation « parasite », au contraire, épuise son compagnon de vie. Les études bibliques dépendent de l’intérêt des personnes qui voient la Bible comme étant la parole révélée de Dieu.

Et pourtant, assez souvent, de telles recherches poussent certaines personnes à cesser de s’intéresser et de croire. Les personnes qui ne croient pas que les Saintes Ecritures sont la parole inspirée de Dieu ont tendance à ne pas les lire. Pourquoi les liraient-ils? Il y d’autres choses plus agréables à faire. Les gens ne passent pas des heures à méditer sur un livre à moins qu’ils pensent avoir la clé du Bonheur humain ou un indice sur le sens profond de la vie.

Vous ne pouvez plus choquer la foi qu’a un étudiant universitaire en la Bible en essayant de le convaincre qu’Abraham est une création littéraire de la période après l’Exil Babylonien, puisque beaucoup n’ont jamais entendu parler ni d’Abraham ni de l’Exil Babylonien. C’est comme essayer de les convaincre que la Dynastie des Zhou venait avant celle des Shang. Même si vous pouviez les aider à mémoriser les noms, ils n’auraient pas la moindre idée de la raison pour laquelle personne ne s’y intéresse.

Cependant, pour un parasite, le danger est que l’hôte meurt car le parasite meurt avec lui. Par conséquent, les départements de théologie et d’études bibliques ont scié la branche sur laquelle ils étaient assis en poussant à décroître la foi religieuse.

Comme la “foi simple” a de plus en plus été réduite au rang de quelque chose de naïf et de peu sophistiqué, les enseignements magistériels ont été écartés comme n’étant pas pertinents, et les préjugés anti-chrétiens de la société moderne séculière, libérée des torrents des médias, ainsi que la passion pour les études bibliques ont simplement suivis la voie du dodo. Ce ne sont plus des choses qu’on remarque ou des informations scandaleuses, mais des choses qui ne sont plus pertinentes.

Personne n’aime être écouté par quelqu’un qui vous a mis dans une “boîte”: « crâne d’œuf intellectuel », « fille facile », « blonde stupide ». Les personnes qui vous mettent dans de telles boites n’entendent pas ce que vous dites. Ils n’écoutent que ce qu’ils veulent entendre, et ensuite, n’entendant rien de nouveau, s’ennuient rapidement. Pourquoi les choses devraient-elles être différentes avec Dieu ?

Samedi 18 juin 2016

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Photo : Erudit dans son cabinet. Rembrandt, 1634 (Galerie Nationale de Prague).

Source :
https://www.thecatholicthing.org/2016/06/18/come-study-what-jesus-didnt-do-even-if-the-bible-says-he-did/

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Randall Smith est professeur de théologie (chaire Scanlan) à l’université Saint-Thomas de Houston (Texas).


Note : C’est presque incroyable de payer des institutions catholiques qui nous apprennent en fait que les enseignements du Catholicisme n’ont pas de fondements réels. Incroyable aujourd’hui, mais ça l’aurait été n’importe quand. Comme le Professeur Smith démontre dans cet article, c’est de la folie et il y a certainement d’autres professeurs et écrivains qui connaissent et peuvent défendre le journal The Catholic Thing. Beaucoup écrivent dans ce journal, travaillent à divers projets pour garder la Foi et rappeler à chacun les bonnes raisons qui font qu’on peut croire en la Foi. Nous sommes maintenant proches de notre but de financement. Comme nous vous le répétons, nous avons besoin de dons importants, mais aussi de petits dons de 25 ou 35 ou 50 euros, qui, multipliés par des milliers de lecteurs, font une différence pour nous et aussi à titre plus large.