Victimes du réchauffement climatique - France Catholique
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Le martyre des carmélites
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Victimes du réchauffement climatique

Le réchauffement climatique est en train de faire échouer les efforts consacrés à la lutte à l’extrême pauvreté au Bangladesh, selon Mgr Bejoy D’Cruze, évêque de Khulna. En entrevue avec l’organisme international de charité catholique, Aide à l’Église en Détresse (AED), celui-ci a estimé que les désastres naturels ont plongé la population dans une pauvreté encore plus grande. Par John Newton, AED Royaume-Uni Traduction et adaptation : Mario Bard, AED Canada
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Estimant qu’il y a une augmentation des désastres naturels dans son pays, Mgr D’Cruze a déclaré : « Nous sommes en train de devenir les victimes du réchauffement climatique [de la planète]. Je suis toujours effrayé par les cyclones, les ouragans et les inondations. »

Le diocèse de Khulna, situé au sud du pays, a profondément souffert des cyclones et des inondations, car il forme une partie du delta du Gange, près de la Baie du Bengale. Pourtant, le gouvernement s’assure que les nouvelles maisons qui sont construites soient bien au dessus du niveau du sol, mais plusieurs vieilles structures sont toujours susceptibles d’être endommagées par ces catastrophes naturelles.

« La situation est en train de devenir encore pire à cause des inondations hors saison et de la destruction de l’environnement », affirme l’évêque.
Le cyclone Alia a fait 130 morts au mois de mai. On s’attend à ce que le nombre total de morts provoqué par des désastres naturels soit bien plus élevé. Par contre, ce nombre ne devrait pas être aussi élevé qu’en 2007, alors que le passage du cyclone Sidr, un ouragan de catégorie 4, avait fait 3 243 morts et blessé 34 500 personnes, selon les statistiques officielles du Ministère bengalais de l’Alimentation et de la Gestion des désastres.
Concernant le nombre de sans-abris que le passage du cyclone a créé, Mgr D’Cruze indique : « Après Sidr, nous avons eu besoin d’encore plus de maisons – et la situation ne fait qu’empirer ». L’évêque ajoute que l’Église effectue beaucoup de travail pour ceux qui sont affectés par les désastres environnementaux, sans égard à la caste et à la croyance, et elle fait l’éloge du soutien donné par des organismes de charité dans le pays.

Le Bangladesh est le pays numéro un de l’Index 2009 des risques liés aux changements climatiques, une liste des 170 pays les plus vulnérables au phénomène, créé par Germanwatch, une organisation non gouvernementale internationale qui travaille en développement et en environnement. Selon certains spécialistes des changements climatiques, le Bangladesh pourrait perdre jusqu’à 15 pour cent de ses terres si le niveau de la mer s’élève d’un mètre.

Les groupes environnementaux avertissent de leur côté que cela pourrait causer le déplacement de 13 millions de personnes et diminuer la cruciale récolte de riz.

Une communauté chrétienne forte

Concernant les chrétiens bengalais, Mgr D’Cruze a indiqué qu’ils sont fervents. « La foi de la population est forte, 60 à 80 pour cent assistent à la messe dominicale », même si le dimanche n’est pas un jour chômé dans le pays. « Dans mon diocèse, [composé] de la communauté ethnique ‘‘Riche’’, nous observons de 3 à 400 baptêmes d’adultes chaque année », la plupart provenant de la plus basse caste hindoue, qui admirent l’éthique forte de l’Église en matière de droit et d’égalité.

Mgr D’Cruze souligne comment l’Église est respectée pour son travail en éducation et en santé, ce qui aide plusieurs des familles les plus pauvres. « Nous pouvons donner un témoignage à travers ce service – même si nous ne sommes qu’un pour cent dans le pays », indique encore l’évêque. Par exemple, dans son diocèse les catholiques ne sont que 31 500, au milieu d’une population de 18 millions de personnes, principalement hindoue et musulmane. « Nous voulons bien former les professeurs et leur donner des valeurs. Nous avons commencé une formation catholique pour les enseignants au Collège de Dacca (la capitale), assurant à ses finissants un diplôme en enseignement. » Cette année, le collège forme environ une quarantaine de professeurs. Jusqu’à présent, en dehors des 50 écoles catholiques du diocèse de Khulna, seulement cinq reçoivent un soutien du gouvernement : « Je dois chercher de l’argent pour faire fonctionner les écoles », indique Mgr D’Cruze. La pauvreté de la population signifie que l’école n’amasse, auprès de ses étudiants, que moins de 20 pour cent de ses frais de fonctionnement.

L’année dernière, l’AED a donné plus de 416 000 dollars canadiens pour aider l’Église au Bangladesh. Le soutien dans cette région inclut la formation à la foi des prêtres, des religieuses et des laïcs, ainsi que la construction d’Église, spécialement des chapelles, dans les régions où la population découvre le christianisme pour la première fois.