La zizanie semble s’être installée de façon définitive ou du moins très durable tant au sein de la famille Le Pen qu’au sein des cercles dirigeants du Front national, et cela d’une façon publique depuis ce 1er mai 2016, avec deux rassemblements différents pour la fête nationale de Jeanne d’Arc : si la présidente du parti politique Marine Le Pen avait opté pour une nouvelle formule de regroupement avec un banquet patriotique dans la banlieue Nord de Paris, son père Jean-Marie Le Pen, bien qu’exclu du parti, avait tenu à maintenir la tradition du défilé devant la statue de la Place des Pyramides au centre de la capitale, et en avait profité pour prophétiser un avenir sombre à sa fille aux prochaines élections présidentielles…
Deux cadres émérites du mouvement, Bruno Gollnisch et Marie-Christine Arnautu, s’étaient portés à ses côtés, comme pour lui faire allégeance. La sanction n’a pas tardé : ils ont été priés dès aujourd’hui de quitter les instances dirigeantes du bureau politique du Front national, après avoir été blâmés sur les ondes par leur petit camarade Florian Philippot, le bras droit de Marine Le Pen, à deux doigts de leur reprocher de vouloir créer « un groupe anti-parti à l’intérieur du parti »…
Derrière cette empoignade publique sur des querelles de personnes, certes très réelles, d’autres clivages interviennent au sein du Front national, avec des oppositions diamétrales sur des sujets de société comme l’avortement ou l’attitude à avoir devant la loi Taubira sur le « mariage Gay ». Sur ces questions, la cohésion du parti fondé par Jean-Marie Le Pen est loin d’être pleine et entière. Désormais, c’est notamment entre Marine Le Pen et sa nièce Marion Maréchal-Le Pen que des débats futurs sont à prévoir.