Vatican : Il est temps d'agir - France Catholique
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Vatican : Il est temps d’agir

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Rappelez-vous la frénésie des médias sur le rapport, prétendument établi par trois cardinaux, qui aurait évoqué un lobby gay et un chantage au sein de la Curie. Des trucs très forts. Et toutes les spéculations ultérieures à propos d’une document que nul au sein de la presse ne reconnaît avoir vu. Vous êtes-vous demandé ce qu’il lui est arrivé ? Eh bien, il a tout simplement disparu. Même dans le quotidien italien La Repubblica, qui a été le premier à sortir ces « révélations ».

Aujourd’hui, en lieu et place de ce document, voici une interview de deux laïcs qui ont été impliqués dans le scandale Vatileaks et qui promettent (anonymement) d’autres révélations. De telles déclarations, sans doute, troublent certains esprits à la Curie et c’est, sans doute aussi, leur but. Mais vous n’avez pas à être un média très averti pour voir clair dans cette menace. Si ces « plombiers » avaient eu des révélations spectaculaires à faire, ils l’auraient déjà fait au cours des quelque dix-huit derniers mois. Tout cela ressemble plus à une annonce publicitaire.

Mais vous pouvez voir à partir de cet exemple combien les organes de presse sont obligés de racler le fond du tonneau à la recherche de quelque chose, quelque chose à dire à propos de la transition vers une nouvelle papauté. Et c’est pourquoi il est urgent que les cardinaux aillent de l’avant, et le plus tôt sera le mieux.

Le retard ne fait qu’engendrer de nouveaux désordres et de mauvais pressentiments. Une des bizarreries de la politique politicienne papale est que les attitudes ouvertes ne sont pas encouragées pour les cardinaux. Donc, comme La Stampa l’a dit aujourd’hui, les suspects habituels, les regardés de travers sont les cardinaux américains soupçonnés d’« être disponibles et coopératifs ». Et sur tous les sujets inoffensifs ne pas révéler quoi que ce soit de ce qui est dit dans le nécessaire secret des délibérations officielles. Pendant ce temps, les cardinaux italiens, comme de coutume en toutes saisons, semblent ne rien dire publiquement et, en pratique, tout laisser « fuiter ».

Solution: demandez à chacun de cesser de parler. Les Américains sont d’accord et observeront la consigne. Comme pour les autres…

Il y avait par exemple des rapports diffusés mercredi en fin d’après-midi presque simultanément avec la Congrégation générale telle qu’elle s’est déroulée (comme si quelqu’un à l’intérieur, contre toutes les règles, diffusait ce qui s’y passait). Un « cardinal étranger », avons-nous entendu, a annoncé l’identité des personnes impliquées dans Vatileaks. Un autre voulait discuter des finances du Vatican. Seize questions cruciales en tout ont été mises sur la table. Et puis il y avait les plus typiques — et plus ennuyeux — rapports des dicastères romains à propos de leurs activités ordinaires, qui semble surtout du gaspillage d’un temps précieux.

Dans ces conditions, vous ne pouvez pas tout à fait blâmer les médias. Commérages et fuites sont beaucoup plus « sexy » que le le recopiage de communiqué de presse que pratiquent souvent les membres paresseux du quatrième pouvoir. Mais que peut-on faire d’autre en l’absence de vraies nouvelles ? La seule réelle question pour l’instant est : quand les cardinaux vont-ils entrer dans la chapelle Sixtine et se mettre au travail ?

La tactique habituelle, dans l’intervalle, c’est de manier les évidences. La Repubblica a publié l’autre jour le plaidoyer d’un prétendu catholique larmoyant qui souhaitait voir l’Eglise engagée au service des plus démunis. On a l’impression que ce genre de personnes sont en manque affectif, comme des adolescentes : aucune dose de réconfort, aucune série d’actes ne peut combler le vide, qui concerne vraiment quelque chose d’autre. Celui qui veut voir l’Église en pleine action de secours du prochain n’a pas besoin de chercher bien loin.

Mais, à la grande surprise du lecteur, un autre écrivain a évoqué un thème plus grave — crucial, même : — Comment pouvez-vous défendre une hiérarchie sacrée dans une culture qui prône l’égalité radicale — malgré son caractère auto-destructeur — même au sein des institutions séculières, une culture qui croit que la science moderne a aboli toute hiérarchie, même le sens du haut et du bas ? Dans ce genre de monde, la voix d’une rock star, d’un joueur de tennis, d’un acteur de cinéma, ou d’un pape valent tout autant. Peut-être même le Souverain Pontife part-il avec un handicap, au nom du principe de non-hiérarchie. Et peut-être le pontife est-il plus faible sur le totem pour diverses raisons, et au diable le principe de non-hiérarchie.

C’est une question qui mérite d’être profondément méditée. Mais tout le monde à Rome veut voir les cardinaux agir. Fixer une date — proche ou lointaine — pour le début du Conclave, mais pour l’amour du ciel, qu’ils se décident. Benoît a annoncé sa démission le 11 Février. Dans quelques jours, cela fera un mois que les cardinaux ont appris qu’ils allaient avoir à choisir un nouveau pape.

Est-il vraiment possible que l’Église catholique ne puisse pas organiser une transition ordonnée dans des circonstances appropriées et prévisibles, en un mois ? Et si c’est vrai, qu’est-ce que cela nous apprend sur les simples questions pratiques auxquelles devra faire face le prochain pape ?

Source :http://www.thecatholicthing.org/daily_conclave_report/daily_conclave_report/day-three-time-to-make-something-happen.html


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par Ignazio Ingrao

http://www.fait-religieux.com/journal_d_u2019un_conclave_jour_3_