En ce cinquantième anniversaire de l’ouverture de Vatican II, je prends connaissance d’articles de presse, regarde des émissions de télévision qui rappellent l’événement. J’avoue que très souvent je suis déçu, parfois exaspéré de lire et d’entendre les mêmes poncifs, les mêmes slogans, les mêmes à-peu-près et surtout des erreurs flagrantes, des contresens manifestes. Un concile œcuménique, ce n’est pas n’importe quel symposium, n’importe quel colloque, fût-il de bonne tenue. Il se réclame d’une autorité qui est celle de la Révélation divine. L’Église d’aujourd’hui vit encore de la tradition des conciles qui ont énoncé les articles de la foi, précisé la discipline des sacrements. Vatican II n’a pas dérogé à la règle, et pour peu qu’on s’y intéresse vraiment, on est conduit à réfléchir intensément à ce que signifie le don de Dieu fait à l’humanité par la Révélation accomplie par le Christ.
Ce qu’on nous explique un peu partout, c’est que Vatican II s’est surtout appliqué à se rapprocher du monde contemporain, de la civilisation moderne. Sans doute, et même sans aucun doute. Il suffit de reprendre la constitution conciliaire intitulée Gaudium et Spes pour constater que les grandes questions humaines y sont abordées au plus près de leur importance pour les hommes d’aujourd’hui. J’ai envie de dire plutôt pour les hommes et les femmes d’il y a cinquante ans. C’est pourquoi il y a des éléments un peu datés et même obsolètes dans Gaudium et Spes. On n’écrirait plus les mêmes choses aujourd’hui, les problèmes se sont déplacés, les idéologies se sont modifiées. Mais il y a un enseignement qui émerge néanmoins de tout cela, une structure théologique qui n’a pas vieilli, bien au contraire. C’est là que s’affirme la spécificité de l’Église qui apporte sa lumière, celle dont saint Jean disait qu’elle « éclaire tout homme en ce monde ».
Et nous sommes alors loin des idéologies, des modes et des engouements passagers. Le Concile a mis en lumière particulièrement le statut de l’homme marqué de façon ineffaçable par le Christ. La perpétuelle nouveauté du message est là et nulle part ailleurs. L’homme créé et racheté voit s’ouvrir à lui une destinée surnaturelle. C’est la bonne nouvelle de Vatican II, la bonne nouvelle éternelle de l’Évangile.
Chronique lue sur Radio Notre-Dame le 8 octobre 2012.
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