Vaste remue-méninges - France Catholique
Edit Template
100 ans. Donner des racines au futur
Edit Template

Vaste remue-méninges

Copier le lien

Entre les deux tours des élections régionales, une discussion sévère s’élabore sur les causes du séisme de dimanche. Sans attendre les résultats définitifs encore énigmatiques. Face à des dirigeants de droite et de gauche que d’aucuns prétendent s’enfermer dans le déni – déni de la réalité, déni de leurs responsabilités, déni d’une réflexion exigeante – les remontrances se font amères. Bien sûr, elles ne sont pas toutes sur la même longueur d’onde, loin de là, mais elles se réclament d’un examen complet de la situation de notre pays, de celle de l’Europe, ainsi que des stratégies des principales formations politiques. On peut classer en deux catégories ces examens critiques. La première concerne l’identité idéologique et les programmes qui lui correspondent. Pour les uns, la gauche ne serait plus la gauche, la social-démocratie se chercherait vainement dans son compromis avec le libéralisme économique. Pour les autres, la droite, en proie à ses divisions, attisées par la lutte des chefs, serait tout aussi démunie face au défi du Front national. Jean-Louis Bourlanges regrette le rétrécissement d’un espace libéral européen, tandis que d’autres désireraient que l’on ne laisse pas à Marine Le Pen l’exclusivité de la lutte contre l’insécurité, la menace djihadiste et le débordement de l’immigration.

La seconde catégorie d’examen critique se rapporte plus spécifiquement à l’aveuglement de l’intelligentsia qui a fait le lit du Front national, en refusant d’analyser le phénomène de fond de l’islamisme. Dans une tribune du Monde, Alexandra Laignel-Lavastine se montre particulièrement féroce contre la bien-pensance de gauche, une gauche à laquelle elle appartient pourtant… Bien-pensance qui « minimise » en parlant de « loups solitaires » pour les terroristes, qui « euphémise » en parlant des « enfants perdus du djihad », qui « psychiatrise » en parlant « d’une poignée de déséquilibrés », qui « sociologise » en parlant de « pauvres défavorisés » et j’en passe.

Ce remue-ménage ou plutôt ce remue-méninges aura-t-il des effets salutaires ? Espérons-le. Mais j’ajoute, presque en tremblant qu’il pourrait aussi se produire parmi les chrétiens, parmi les catholiques, mais j’en reparlerai, sans doute, un autre jour.

Chronique diffusée sur Radio Notre-Dame le 9 décembre 2015.