Variétés - France Catholique
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Le martyre des carmélites
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Variétés

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1/ Nous vivons une drôle d’époque : passionnante, vraiment, parce qu’il nous faut y combattre sans cesse, témoigner sans même réfléchir au risque encouru de perdre, d’être balayés… « Il faut y aller », nous disions-nous, et nous y fûmes et nous continuerons d’y aller jusqu’au dernier des vaincus, s’il doit y avoir défaite.

Je ne crois pas à la défaite, mais la versatilité des politiciens qui normalement devraient comprendre qui nous sommes, combien nous sommes et ce que nous voulons hante nos esprits : toujours ils ont penché pour se fabriquer des défaites pas du tout courues d’avance. Sauf quatre ou cinq, on les voit toujours fascinés par ces diables d’’’enrosés’’ : et s’ils avaient raison, se disent-ils, incapables on dirait de se convaincre de leur propre réflexion… Mais la Raison n’a rien à voir avec les projets issus de la Rue Cadet, la garçonnière générale des cagoulés de la Politique. Ils y trouvent l’ambiance qu’ils aiment, la protection qu’ils désirent, les projets qui ont l’air (mais seulement l’air) d’être des ‘’progressistes’’. On est des progressistes, que diable, et pas des cloportes de bénitiers, non d’un Trois-Points, virgule !

2/ Quand un parti politique commence à se rouler dans l’ordure mentale, ou conceptuelle, ou décisionnelle, il ne peut que continuer à dévaler la pente jusqu’au dernier égout : ainsi ‘’font-font’’ les jusqu’aux-boutistes socialistes belges, réunis autour d’une vaste table de banquet afin de célébrer indignement l’euthanasie prévu pour les enfants malades. C’est à peine si l’on parvient à lire cette information. Une telle façon de concevoir la politique est comme une vomissure sur le visage de ces enfants.

Leur seule excuse ? Ils ne savent rien de ces enfants, de leur âme, de leur vie intérieure, parce qu’eux-mêmes ont pris des distances avec leur âme et leur vie intérieure.

Ils sont nuls et ils en sont fiers.

En France, nos politiques non seulement ne sont pas éloignés du jour où ils feront de même, ils nagent déjà dans l’égout, du moins ceux qui votent ces choses innommables, de faux droits, de fausses vérités, de faux progrès. Le gendeure aussi est une vomissure conceptuelle… Le soi-disant droit à supprimer les ‘’bouts de viande’’ de Benoîte Groult, qui ne sont hélas que des enfants en cours d’évolution, n’est également qu’une vomissure. La conception artificielle d’enfant dite GPA a peut-être la plus mauvaise odeur : l’enfant est sans parents de chair et les femmes qui les portent ont succombé à la tentation de les fabriquer pour de l’argent : en louant leur ventre. La pauvreté est leur alibi, mais quel alibi pour ceux qui les achètent ainsi ?
Etc..

3/ Alain Duhamel s’inquiète, le cher homme : c’est bien, mais il ferait mieux de comprendre les vraies raisons de ceux qui ont manifesté dimanche 2 février au lieu de se contenter de poncifs et de la fameuse ritournelle qui n’a plus de sens « Ultra-gauche (dérisoire et violente) – Front de gauche (du pipo…) – Parti socialiste (les nouveaux godillots) – Verts (ou vers de terre ?) – Centre gauche (voir l’homme invisible) – Centre droit (idem) – Droite tout court (mais en plusieurs morceaux) – Droite de la Droite (on l’attend encore) – Front national (comment choisir entre les pôles ?) – Extrémisme de Droite (sans doute, pour Duhamel, celui de la Manif pour tous) – Ultra-droite (c’est nouveau, ça vient de sortir sur Libé…).

Voici donc quelques extraits de son topo dans ‘’Libération’’ du 5 février :

« La victoire des marcheurs de la Manif pour tous sur le gouvernement constitue plus qu’un signe, une démonstration de puissance. » Il n’est pas certain cependant que cette victoire ne soit pas en fait qu’une manœuvre hollandienne…

« Les manifestations victorieuses de ces trois dernières semaines apparaissent comme la revanche de la famille chrétienne sur la famille progressiste. » Ah ! Nous voilà dans l’embarras : qu’est-ce qu’une famille progressiste ?

« Pour le Front de gauche et pour les Verts, les plus avancés en matière de mœurs, le recul gouvernemental signe une nouvelle déroute de leur influence. » Nouvel embarras : de quelle ‘’avancée’’ s’agit-il ? Il arrive qu’à force d’avancer on tombe dans un trou.

« Pour les ministres les plus en flèche sur ces questions – Christiane Taubira, Dominique Bertinotti ou Najat Vallaud-Belkacem, par exemple – c’est une humiliation. » Alors que ça devrait leur permettre de se racheter une conduite honorable… L’humilité est une grande et forte vertu : la condition même pour atteindre à la sagesse. Je me demande aussi ce que signifie exactement, pour Alain Duhamel, ‘’être en flèche’’ ?

« Malgré la sécularisation spectaculaire de la société française, malgré le recul abyssal de la pratique religieuse, le peuple catholique reste le noyau le plus nombreux et, dans les grandes circonstances, le plus impliqué de tous. » L’on perçoit ici le ferment de l’inquiétude : ces cathos sont tout de même bien encombrants malgré leur petit nombre.

« Cela va poser un problème inédit à l’opposition de droite et d’extrême droite. » C’est supposer que la droite et l’extrême droite sont capables de réfléchir, ce qui n’est évidemment pas entièrement faux. Déjà un progrès…

« Les manifestants de ces dernières semaines se mobilisent pour la famille traditionnelle mais charrie aussi la crainte du chômage, la peur du déclassement, l’effroi de l’insécurité et l’obsession d’un déclin. » Tiens donc, je ne m’en étais pas aperçu le 2 février au milieu de ces centaines de milliers de marcheurs !

Tous pensaient à ce qu’ils étaient venus faire : dire leur dégout de ces avancées dérisoire autant que malpropre dans leur visée. Reste qu’en effet la certitude du déclin actuel de la France ne saurait être minimisée.

« Tout cela s’inscrit dans le virage à droite de la société française. Il est spectaculaire jusqu’au théâtral. Il submerge la presse, il colonise les sondages, il triomphe dans les débats médiatiques. » Voilà qui fait plaisir…

« Pour la droite, un risque. Pour la gauche, un fiasco. » Cet Alain Duhamel est-il bon devin ? Le risque pour la droite, c’est la droite elle-même qui se le forge à force de réfléchir et de se caresser le menton. Quant à la gauche, s’il y a, ce que j’espère, fiasco, elle l’aura bien cherché.

4/ L’information tombe dans les messageries de nos journaux : 42 personnes souffrant de maladies psychiatriques ont été euthanasiées l’an dernier aux Pays-Bas. Le ministre de la Santé néerlandais, Edith Schippers, a révélé le chiffre officiel en ce 11 février 2014, répondant ainsi à une question écrite du parlementaire travailliste Khadija Arib.

Sur les 42 cas d’euthanasie en cause, 31 ont déjà été passés au crible par les commissions régionales d’évaluation de l’euthanasie : évidemment, ils ont tous été « jugés conformes aux critères de la loi ». La loi, même aux Pays-Bas, ne peut être que juste, sage, ‘’normale’’ !

Ce nombre est en très nette augmentation : en 2011 ‘’seulement’’ 13 patients psychiatriques ont été euthanasiées ; en en 2012, 14… D’une année l’autre, trois fois plus d’exécutés ! Le ministre avance que « les médecins sont davantage disposés à pratiquer l’euthanasie dans ce contexte d’absence de maladie mais de souffrances jugées ‘’insurmontables’’ ». Elle ajoute penser que « l’approbation des 27 cas signalés en 2011 et 2012 par les commissions d’évaluation est connue des médecins, ce qui a permis à leurs opinions à propos des normes légales à propos de l’euthanasie d’évoluer. […] »

Toujours cette absence de jugement concernant l’être et pas seulement le ‘’cas’’. Mais quand on est une athée convaincu, peut-on se permettre de penser que la vie intérieure ça existe ? Du moins une vie soulevée par le souffle de l’Esprit Saint ?

5/ Bienfait de l’Europe et de l’espace Schengen : il manque à la Roumanie des milliers de médecins partis de chez eux dès qu’ils ont eu le droit de s’installer dans les pays de l’Union européenne. Le président de l’Ordre roumain des médecins hospitaliers, Vasile Astarastoe, s’inquiète tout particulièrement de voir leur nombre s’effondrer d’année en année : en 2011, ces médecins étaient 21.400, aujourd’hui ils ne sont plus que 14.400 …

Pendant ce temps, nombre de maires dans nos campagnes sont allés là-bas chercher ceux qui leur manquent ici en leur faisant miroiter un cabinet tout équipé, une clientèle toute prête à se donner à eux dès leur arrivée : c’est que chez nous, c’est l’inverse qui se produit. Les quotas de formation, toujours orientés à la baisse, font que la France tout entière manque de médecins : très particulièrement de gynécologues. De plus, ceux qui sortent avec un diplôme, étant donné qu’ils sont devenus rares, se regroupent dans les grosses agglomérations et ne se hasardent pas dans les espaces ruraux où, sans doute, les ‘’terreux doivent ressembler à des sauvages.

Il faudrait demander aux responsables d’autres pays, par exemple la Bulgarie ou la Hongrie, si des phénomènes comparables se passent chez eux.

6/ La librairie Facta, dans le neuvième arrondissement de Paris, a été vandalisée deux fois en moins de trois mois. Neuf cents livres perdus, deux grandes vitres cassées. Un désordre indescriptible ‘’organisé’’ si j’ose l’écrire.

Ce fut en marge d’une manifestation d’extrême gauche autorisée par la préfecture de police que s’est déroulé le second épisode violent : personne n’a été arrêté. De gauche on est, type bien on est dans l’imaginaire gouvernemental représenté par Manuel Valls. D’autant que ces actes de vandalisme n’ont pas que très peu été médiatisés.

J’espère qu’un semblant de pudeur et de justice poussera l’État français à rembourser l’ensemble des frais occasionnés par ses chouchous préférés, les dénommés anti-fas, qui ressemblent comme des gouttes d’eau à leurs confrères de l’ultra-droite. Mais ces derniers, qualifiés sans doute de ‘’fas’’ dans le beau langage politique d’aujourd’hui, ont été interdits et dissous, amis non pas leurs ‘’ennemis’’. Toujours règne le ‘’deux poids-deux mesures’’. Douce France !

7/ Qu’est-ce que le progressisme ? Le patron des députés PS Bruno Le Roux s’est exprimé le 9 février dans l’émission Internationales sur TV5 Monde et RFI : je dois dire que ses propos m’ont impressionné. Quelle qualité intellectuelle chez cet homme effacé et simple ! Quelle langue digne de Bossuet ! Son raisonnement dépasse même ceux de Pascal, c’est peut dire. Jugez plutôt :

« Et ceux qui sont dans la rue, vous savez en France, sont toujours les mêmes. C’est ceux qui manifestent le dimanche matin, très souvent pour un certain nombre après être sortis de la messe. Je respecte les idées qui sont les leurs mais ils n’ont montré aucun progressisme. »

Admirable discernement, n’est-il pas ?

Le non-progressisme est-il condamnable ? Considéré comme un péché en sociale-démocratie ? Une abomination ? La question doit être posée, car enfin, si le progressisme est à ce point magnifique, il faut que ses fruits – en somme les ‘’progrès’’ qu’il suppose – soient en tous points merveilleux.

Supprimer la notion de ‘’détresse’’ chez les femmes enceintes alors qu’elles appréhendent que le nouvel arrivant ne vienne détruire le très fragile équilibre de leur famille alors même qu’elles ne voudraient qu’aimer en elle ce nouveau venu, est-ce la bonne démarche ? (Existent bien entendu d’autres types de détresse.)

Je crois que nos dirigeants ont fait fausse route : la détresse peut naître de l’angoisse du lendemain, de l’absence du père, de l’exiguïté du logement, de la trop grande pauvreté, de la fatigue causée par les premiers enfants. Elle mérite mieux que la seule dissolution du mot dans un bain d’acide … L’État dispose de moyens importants en vue éventuellement de ‘’venir en aide’’ à ces détresses : par l’attribution rapide d’un nouveau logement, par une cagnotte couvrant les premières dépenses nouvelles… une ‘’conduite accompagnée’’ par l’assistante sociale etc..

J’ai lu que la fécondité des Françaises avait baissée en 2013 au niveau 1,9 au lieu du 2,1 connu depuis peut-être dix ans : très mauvaise indication pour l’avenir du pays. Aider ainsi les femmes à surmonter leur ‘’détresse’’ serait un bon moyen d’empêcher ce taux de continuer sa chute, qui est aussi celle de notre peuple, l’indice d’un effondrement.

On sait qu’un enfant à sa naissance peut susciter jusqu’à trois créations d’emplois…

Non, décidément, le progressisme n’est pas à gauche. Plutôt dans les rangs de la Manif pour tous.

8/ Une nouvelle réjouissante : le Pape François, ayant reçu hier matin en audience privée Mgr Cesare Nosiglia, s’est vu offrir par l’archevêque de Turin une toile similaire à l’original sur laquelle avait été photographié le Saint-Suaire grandeur nature.

La nouvelle réjouissante vient après : Mgr Nosiglia lui a renouvelé son invitation de participer à l’ostension qui aura lieu en 2015. Notre Pape François a indiqué sa volonté de faire ce pèlerinage à Turin afin d’abord d’honorer la mémoire de Don Bosco (2015 est une année jubilaire à lui dédiée) et pour également « vénérer la relique de la Passion du Seigneur conservée à Turin ».

La date précise n’a pas été fixée mais elle interviendra au printemps, l’ostension étant prévue entre avril et juin.

J’ajouterai une ‘’prière’’ au Saint Esprit : qu’Il me trouve une raison ou une occasion (providentielle) de rencontrer le Pape François afin de lui dire pourquoi, au-delà de ce bienheureux pèlerinage qu’il entend effectuer, il conviendrait d’oser une démarche de nouvelle évangélisation en faisant aller le Linceul du Christ partout dans le monde, là où se trouve par centaines de millions des chrétiens qui ne pourront jamais s’offrir le voyage en Italie.

Le dernier vêtement de Jésus, empreint de son sang, du sang vital et du sang post-mortem, tel un calice très spécial et unique, s’il était montré aux dizaines de millions de pèlerins qui viendraient à Mexico, aux autres dizaines qui viendraient à Sao Paulo, ou à Buenos-Aires, ou au Caire, ou au Cap, ou en Abidjan etc., il serait l’équivalent d’un enthousiasmant électrochoc spirituel, une merveilleuse rencontre où l’Esprit Saint, justement, tiendrait, avec le Verbe éternel incarné et en la présence du Père, l’occasion de ‘’parler’’ au cœur de chacun comme à chaque âme, surtout ceux et celles en détresse, peut-être déboussolés par les directions prises en notre univers qui rejette Dieu et son Amour.

Dominique Daguet