Tourné en 18 jours avec un budget de 3 millions d’euros, Vaincre ou mourir devait être un docu-fiction pour la télévision, mais la qualité indéniable des images a conduit finalement à la production d’un long-métrage pour le grand écran. Preuve d’un attrait du public pour les films historiques épiques, Vaincre ou mourir a déjà cumulé plus de 25 000 entrées lors de ses avant-premières.
Film historique français (2023) de Paul Mignot et Vincent Mottez, avec Hugo Becker, Grégory Fitoussi, Jean-Hugues Anglade et Anne Serra (1h55). Public adolescent
♠♠ Si le film historique n’est pas rare dans le cinéma français actuel, mettre en valeur une telle figure héroïque dans un contexte aussi controversé que celui des guerres de Vendée relève du courage et de l’audace. Le film montre les violences inouïes de l’armée républicaine et assume un discours royaliste et catholique très marqué. Il est d’ailleurs étonnant de voir des acteurs aussi renommés que Jean-Hugues Anglade et Hugo Becker se prêter au jeu avec passion et non sans talent, aidés par une belle gestion des lumières dans les plans de nuit notamment. Comme il s’agit d’un film du Puy du Fou, le spectateur pourra profiter de décors historiques très crédibles, et du nombre impressionnant de figurants dans certaines scènes.
Cependant, le nombre de décors nécessaire à un film d’une telle ampleur est considérable, beaucoup plus que le Puy du Fou n’en dispose. Ainsi, Vaincre ou mourir — inspiré du spectacle Le dernier panache — utilise-t-il plusieurs fois le même cadre pour des scènes se déroulant à des endroits différents. La voix off omniprésente de Charette perturbera peut-être l’habitué des salles obscures, quand ce choix s’apparente davantage au style documentaire de la télévision.
♠♠ Vaincre ou mourir arrive malgré tout à faire entendre un très beau discours sur le courage et la foi des combattants vendéens, portés par une cause juste et arborant fièrement le Sacré-Cœur. Une scène au milieu du film, très violente, montre les massacres perpétrés par les troupes républicaines sur les Vendéens. C’est d’ailleurs pour cette audace qu’il est important de soutenir une telle œuvre, en dépit de ses défauts, afin d’assurer au Puy du Fou les moyens de sortir d’autres films de cette trempe, avec plus de moyens et d’ambition artistique.