Ursula von der Leyen : pas de virage conservateur en vue à Bruxelles - France Catholique
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Ursula von der Leyen : pas de virage conservateur en vue à Bruxelles

Désignée pour prendre la tête de la Commission Européenne, l’Allemande Ursula von der Leyen a multiplié les prises de position en faveur des évolutions sociétales. A son nouveau poste, celle qui succède à Jean-Claude Juncker disposera de leviers législatifs et exécutifs importants pour les promouvoir.
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Ursula von der Leyen en décembre 2018 (CC / Olaf Kosinsky)

De prime abord, une série d’éléments pourrait laisser facilement supposer une forte proximité entre Ursula von der Leyen et les positions conformes à l’enseignement traditionnel de l’Eglise. Mère de sept enfants, issue d’une famille ancienne de la bourgeoisie commerçante, mariée au descendant d’un très illustre lignée de l’aristocratie allemande, la nouvelle présidente de la Commission Européenne, désignée mardi, coche sur le papier toutes les cases qui correspondent à une telle image, confortée par son appartenance à la CDU, encore marquée par son identité démocrate-chrétienne. De même, les portefeuilles qu’elle a successivement détenus au sein du gouvernement fédéral allemand : la Famille (2005-2009), le Travail (2009-2013) et la Défense (2013-2019) pouvaient laisser supposer un tropisme pour des thématiques auxquelles sont sensibles les sensibilités conservatrices.

Pourtant, depuis qu’elle occupe ces positions éminentes, cette femme de 60 ans, réputée pour son énergie et son dynamisme, multiplie les actions et les prises de position qui battent en brèche ces a priori manifestement dénués de fondements. Ainsi, à la tête du ministère de la Famille, des Personnes Âgées, des Femmes et de la Jeunesse, elle s’est efforcée de favoriser la création de 500.000 places en crèche et d’encourager les congés parentaux pour les pères, afin de favoriser le travail des femmes.

A contre-courant de la CDU

Sa vision, à contre-courant de celle la CDU, avait alors provoqué une vive controverse en Allemagne où l’intervention de l’Etat dans la vie familiale et l’éducation des enfants est considérée avec la plus grande méfiance depuis les expériences du national-socialisme et du communisme. L’évêque d’Augsbourg, Mgr Walter Mixa, s’était alors vivement opposé aux projets d’Ursula von der Leyen dans lesquels il voyait « une politique idéologiquement déterminée qui sent la RDA ».

Dix ans plus tard, alors qu’elle détenait le portefeuille de la Défense, elle avait voté en faveur du mariage homosexuel, faisant ainsi partie des 75 députés de la CDU sur 300 qui s’étaient positionnés en faveur de ce projet. Ursula von der Leyen s’était également montrée favorable à l’adoption conjointe par les couples homosexuels. « Je ne connais aucune étude qui démontrer qu’un enfant élevé dans un couple gay diffère de celui élevé dans une couple hétérosexuel » avait-elle argumenté dès 2013.

Ces propos peuvent laisser augurer que sa politique à la tête de la Commission Européenne ne variera guère par rapport au mandat précédent. Car comme le détermine l’article 17 du Traité sur l’Union Européenne, le président de la Commission dispose d’un pouvoir essentiel en matière de proposition législative et doit veiller à l’exécution du droit de l’Union. Or la Commission a placé les questions sociétales au cœur de ses préoccupations. En mars dernier, la Commission Européenne a ainsi présenté ses priorités en ce qui concerne la promotion des droits des personnes homo- ou transsexuelles, dans un rapport (format pdf) intitulé : « Liste des actions entreprises par la Commission pour promouvoir l’égalité LGBT », préfacé par Vera Jourova, commissaire européen en charge de la Justices, des Consommateurs et de l’Egalité des Genres. Mais il est encore trop tôt pour savoir de quelle manière Ursula von der Leyen entend promouvoir ses convictions dans le cadre de ses nouvelles responsabilités.