Union européenne mérite-telle le Prix Nobel de la Paix ? NON !!! - France Catholique
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Union européenne mérite-telle le Prix Nobel de la Paix ? NON !!!

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Décidément, le monde tourne en boucle si j’ose la comparaison avec les émissions des télévisions : il y a deux ans, Barak Obama recevait le Prix Nobel de la Paix, en faveur de laquelle il n’avait alors rien fait et je n’ai pas souvenance qu’il ait fait beaucoup plus depuis cette attribution généreuse mais infondée… Mais auparavant c’est Monsieur Gorbatchev qui avait reçu ce saint Graal : est-il certain qu’il ait accompli davantage que le Président états-unien ? Peu avant Obama, le lauréat avait été Arafat : qui avait commencé comme terroriste sa carrière politique… Aujourd’hui, c’est l’Union européenne qui monte sur le podium le plus huppé de la planète… Alors qu’évidemment existent de très nombreux bienfaiteurs authentiques de l’humanité dont les actions concourent avec efficacité à créer les conditions de la paix là où ils se dévouent. À croire que le jury des Prix Nobel manquent d’informateurs : à moins, comme le souligne Jacques Myard, qu’il ne s’agisse que d’un cercle d’humoristes…

L’Union européenne donc est choisie : mais à quel titre ? Certes nous sommes en paix, relativement, entre nous que l’on baptise hardiment citoyens européens, ce que personnellement je me sens être beaucoup moins que citoyen de France. Je crois que le mot est trop fort pour la plupart des habitants de l’Europe rassemblés dans le grand fourre-tout de l’Union.

Le citoyen est placé sous l’autorité d’un État constitué, qui lui reconnaît un certain nombre de droits et l’oblige en retour à s’acquitter de certains devoirs envers lui comme envers le peuple auquel il appartient : ainsi doit-il obéir aux lois en vigueur, payer ses impôts, donner sa vie éventuellement si la patrie est en danger. Le vrai citoyen n’élève aucune objection sur l’ensemble de ces points, même s’il râle souvent quand la charge des impôts devient confiscatoire, ce qui signifie que l’État outrepasse les droits que lui donne l’ensemble de ces citoyens réunis en collège électoral. J’avoue que si je me reconnais à ce point de vue comme un vrai citoyen de France, je fuirai au loin si l’on venait à m’imposer la citoyenneté européenne, sorte de ratatouille politique qui ne m’agrée point. Et je ne suis pas le seul dans notre étrange patrie, où ceux auxquels nous confions nos économies ne songe qu’à nous faire changer de langue, d’État et même de religion… Mais irais-je troquer la foi chrétienne contre les vagues curiosités franc-maçonnes ? Fou ne suis pas !

Je parle de folie ? Pour mon propre bonheur, croit-elle, l’Union européenne se fait, quoique grenouille déjà hypertrophiée, plus mastodontique que raisonnable. Et je crois savoir que certains rêvent de la voir s’assimiler d’autres nations afin d’atteindre le milliard d’habitants… Peut-être que la Chine lui sert de modèle bovin comme le pauvre bœuf de la fable fut cause, de par sa seule apparence, de modèle tragique pour la chétive grenouille. Avec cette Europe-là, nous sommes certains de perdre pied : c’est en cours.

L’Europe se veut nation des nations, état dévoreur d’états, du moins si j’en crois ce que j’entends dire, ce que je constate, ce que je déplore. Elle s’occupe de tout même de ce qui ne la regarde pas. Elle s’impose même à nos parlements, qui de ce fait tournent à vide ; s’assujettie nos constitutions qui, selon son humeur, ne sont plus que chiffons de papier ; déclasse nos instances juridiques ; organise l’unification des cultures et des peuples… Nos histoires et nos rêves, elle les mélange en une bouillie inconsistante, insignifiante, fade tant elle est assoiffée de regarder l’horizon de l’avenir radieux qu’elle se promet d’atteindre après avoir fait basculer nos pays dans une dérive qui, si elle se poursuit, fera des citoyens des chômeurs perpétuels à moins que ce ne soit que des robots…

Elle nous gave de traités et de directives et de règlements souvent calamiteux, tant elle imagine que nous ne savons rien de ce que sont le vin, le fromage, le beurre et son argent, les troupeaux de bœufs et de moutons, tant elle nous désire cantonnés dans deux ou trois catégories économiques afin de transférer les autres chez les Argentins, les Chinois, les Hindous et les Pygmées : mais elle est incapable de régler la crise qui sévit chez les Grecs, les Portugais, les Espagnols, les Italiens et bientôt chez nous !

Il faut à Athènes réunir six-mille policiers pour protéger Madame Merkel, qui a tout fait pour se faire haïr de ce peuple auquel elle ne comprend rien : pas plus qu’au nôtre apparemment…

Non, l’Union européenne n’est pas responsable de l’état de paix qui, depuis la dernière guerre, a permis que les armes restent accrochées à leurs râteliers : l’action de la France et de l’Allemagne de l’Ouest menée par le Général de Gaulle et le chancelier Konrad Adenauer en fut la génitrice. Faire comme si l’Union en avait été le deus et machina, le démiurge, est ou bien une ineptie de journaliste ou un coup de publicité pour laisser entendre que l’on prend ses désirs pour des réalités.

Le Général et le Chancelier avaient su prendre le pouls de nos peuples, écouter ce qui venait du plus profond de leur âme collective, peuples qui ne voulaient plus jamais s’étriper, se massacrer : ils avaient fort bien compris que leurs sanglantes orgies les effaçaient de l’Histoire au bénéfice notamment des État-Unis. Le « plus jamais ça » des poilus de 1918 fut entendu après 1945 : et c’est assurément la paix instaurée qui a permis l’union des nations européennes et non cette union, née après la paix, qui serait la mère de notre repos.

Les peuples de ce continent partagent depuis plus de mille ans des éléments culturels et religieux qui les unissent tout en laissant apparaître leurs heureuses différences : on ne coopère efficacement que si l’on n’est pas en tout semblable.

Là sont les fondations si souvent détournées, retournées, labourées, de ce qui est espéré aujourd’hui : l’aspiration à une Europe mobilisée, moins unie en une entité robotisée que rassemblée en vue d’une œuvre commune susceptible de bénéficier à chacun. Et je vois que l’on perd un temps infini à vouloir mettre en place des institutions faucheuses de celles qui existent au niveau des États nations plutôt que de mettre tout le monde au travail dans des entreprises transfrontières capables de mettre en marche l’ensemble des filières qui nous sont familières. L’Aérospatiale en fut un exemple admirable même si l’on mit un peu trop de temps à comprendre qu’il ne s’agissait pas d’imposer « sa » vision et « sa » direction, car cela doit se faire en commun. Ce qui a été possible pour les avions devrait l’être pour bien d’autres sujets, dont l’énergie, l’espace, la forêt, la recherche scientifique, la mer et ses fonds où s’accumulent en vain des trésors inouïs…

Nous avons infiniment souffert de la prétention jacobine qui a un peu partout entravé l’élan. Nous ne savons imiter que les dinosaures… Institutions sur institutions, voilà la recette pour sombrer, ce que nous faisons en ces jours tragiques où l’euro montre son incapacité à être la monnaie de tous, ne l’étant, au vu et au su de tous les peuples, que favorable d’abord et surtout à l’Allemagne. Plus nous serons ligotés dans l’entremêlement des liens institutionnels politiques, juridiques, financiers, économiques, plus nous serons sujets à l’invalidité.

L’Europe doit être une organisation légère, composée de commandos aux missions bien étudiées, précisées. Pas ces superstructures fossilisées avant que d’avoir servi. Etc., car c’est ainsi que les politiques forniquent avec le désastre.

Dominique Daguet