Unhappy New Goodyear à Amiens - France Catholique
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La justice de Dieu
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Unhappy New Goodyear à Amiens

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Ce ne sont pas les Rois Mages dont c’est la fête en ce début de semaine dans les bureaux de l’usine Goodyear d’Amiens, mais plus prosaïquement le directeur de production et le directeur des « ressources humaines », comme on dit : même si personne ne leur a reproché de ne pas avoir apporté de l’or, de l’encens et de la myrrhe devant le berceau d’un projet industriel nouveau-né dont on espère qu’il ne va pas être mort-né, ils ont été « retenus sur place » un certain temps par des syndicalistes, pour reprendre la terminologie pudique des médias…

Drôle d’Epiphanie, à propos d’un « plan social », autre doux euphémisme, celui-ci usé jusqu’au dernier pneu de tracteur, pour qualifier le convoi vers le Pôle Emploi d’un grand nombre d’employés…

Au nom du patronat, le Medef dénonce la séquestration avec des précautions de langage franco-françaises « des pratiques d’un autre âge »… Le PDG américain de Titan, Mr Taylor, surnommé le « Grizzly » et peu versé dans les nuances verbales, mais sollicité comme sauveur d’une partie de la maison, élève davantage le ton : d’après lui, aux Etats-Unis « on appellerait ça un kidnapping »… Et même s’il n’y a pas eu de massacre d’innocents, ses auteurs, des « maboules » et des « pirates », dit-il, risqueraient « la prison à vie » à Washington, alors qu’à Paris « votre gouvernement ne fait rien »…

De part et d’autre, les freins de la négociation sont bloqués : la direction refuse de discuter tant que ses cadres sont séquestrés ; les représentants du personnel refusent de les relâcher tant que la discussion n’est pas entamée. Un bras de fer durci comme par un gel de lac du Grand Nord. En attendant, en l’absence de shériff auprès du « Grizzly », la Justice française vient de désigner un huissier pour garantir « la sécurité et la libre circulation des biens et des personnes » sur le théâtre des opérations.

Unhappy New Goodyear à Amiens ! Encore une friche industrielle pour un futur musée de l’industrie française défunte ?