Une ténébreuse affaire - France Catholique
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100 ans. Donner des racines au futur
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Une ténébreuse affaire

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Fallait-il desserrer un peu l’étreinte ukrainienne, source de trop d’appréhension ? Nos médias ont choisi, opportunément, une affaire intérieure pour nous ramener dans notre terroir hexagonal. C’est, il est vrai, pour attiser les passions de façon aussi véhémente qu’à propos d’une crise internationale qui fait intervenir tous les facteurs de l’histoire ancienne, récente et encore plus récente. Abandonnons donc un instant Kiev, Sebastopol, Poutine… pour le scandale dit Buisson, du nom de Patrick Buisson, qui fut le conseiller stratégique très écouté de Nicolas Sarkozy. Je transgresse pour cela ma réticence habituelle à traiter des scandales du jour et des combinaisons politiciennes. Je le fais pour livrer un étonnement, une question qu’à peu près personne ne pose ou ne semble se poser.

Donc, Patrick Buisson a enregistré subrepticement les conversations tenues à l’Élysée autour de Nicolas Sarkozy. Certains parlent d’espionnage ; je leur laisse la responsabilité d’un tel jugement que j’estime téméraire, en raison de l’absence de ce que, dans les films et les romans policiers, on appelle un mobile. Quel était le mobile de l’intéressé ? Voulait-il simplement conserver des documents pour l’histoire, ainsi que Jacques Attali l’avait fait au temps de François Mitterrand ? Préparait-il, lui aussi, son verbatim pour la postérité ? Nul ne le sait. J’attends que ceux qui parlent de motifs pervers ou malveillants étayent un peu mieux leur réquisitoire.

En revanche, je voudrais bien savoir qui a dérobé les cassettes si précieuses, et à quelle intention ? Pourquoi les avoir ainsi livrées à la curiosité publique ? S’agit-il d’un croisé blanc de la moralité publique ? Ou d’un sniper qui voulait viser tranquillement l’homme ou les hommes à abattre ?

Chronique lue sur Radio Notre-Dame le 6 mars 2014.