Abordant lundi soir, non sans précaution, la situation des États-Unis à l’heure d’une transition difficile, je ne pouvais que faire le constat d’un pays divisé. De cette division, on fait porter la responsabilité exclusive à Donald Trump dans des réquisitoires souvent implacables. Mais il n’est pas, à mon sens, responsable de toutes les fractures américaines. La plupart lui préexistait et elles expliquent d’ailleurs en partie pourquoi il a pu se hisser au sommet du pouvoir. Les derniers événements ont encore accru le sentiment d’une crise qui met en cause le destin même de la super puissance. Ron Rash, écrivain et universitaire américain, est d’avis, selon Le Monde, que son pays est au bord du précipice, et il compare la situation à celle qui a conduit les États-Unis à la guerre de Sécession : « Actuellement, les élans totalitaires, à droite comme à gauche, suivent une courbe ascendante en Amérique. » Et encore : « À moins que les Américains ne trouvent rapidement une cause commune, l’improbable deviendra possible. » C’est à dire la sécession !
Tous ne partagent pas un tel pessimisme. Les avis sont partagés entre ceux qui pressent le nouveau président de faire en sorte de réconcilier au plus vite le pays, et ceux qui exigent que Donald Trump, mais aussi ses collaborateurs et ses soutiens, soient châtiés par la justice. Quoi qu’il en soit, les maux dont souffrent l’Amérique sont si profonds qu’il faudra du temps pour les corriger. Et ce qui a amené Trump au pouvoir ne disparaîtra sûrement pas à force de répression.
Les dommage d’une sécession n’atteindraient pas que nos amis d’Outre-Atlantique. Nous en subirions aussi les conséquences. Aussi devons nous souhaiter que prenne fin cette logique de la désagrégation.
Chronique diffusée sur Radio Notre-Dame le 14 janvier 2020.
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