Une perception historique - France Catholique
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Funérailles catholiques : un temps de conversion
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Une perception historique

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Que l’on me permette de prendre un peu de distance avec les derniers développements de la campagne présidentielle et même du débat de mercredi soir, si important ait-il été pour la conclusion finale. Prendre de la distance c’est adopter une sorte de perception historique, fut-elle modeste. En effet, pour comprendre notre temps et les nouvelles configurations politiques et idéologiques qui le caractérisent, il convient d’apprécier à quel point les situations ont évolué au cours des dernières décennies. Si les partenaires actuels de l’élection présidentielle ne s’inscrivent plus exactement dans les catégories qui avaient cours au tournant des XXe et XXIe siècles, c’est que le pays a changé dans ses profondeurs. Tout comme l’Europe d’ailleurs et le monde entier.

La méconnaissance de la nature de ces changements risque de nous entraîner sur de fausses pistes et des problématisations qui ne mordent plus sur notre réalité. Qu’Emmanuel Macron ait en quelque sorte inventé un nouveau centre où se retrouvent des personnalités qui hier appartenaient à des organisations adverses, cela est significatif d’une mutation qui n’a rien de superficiel et renvoie au contraire à une redistribution des rôles en fonction de l’actuelle sociologie du pays.

Il en va de même pour Marine Le Pen. Si elle s’est montrée capable de faire éclater ce qu’on appelait hier le plafond de verre, jusqu’à rassembler presque une moitié de l’électorat, c’est que sa montée en puissance correspond aussi à la sociologie actuelle, avec l’existence d’une France périphérique opposée à celle des métropoles. C’est aussi que la présence massive de l’islam suscite une inquiétude que l’on confond à tort avec le racisme. Bien sûr, les choses se compliquent encore lorsque notre campagne présidentielle se déroule au moment où Vladimir Poutine envahit l’Ukraine. Ce qui contraint les uns et les autres à revoir leur appréciation de l’équilibre européen. Souvent en prenant conscience de la vraie nature d’un régime qui lui n’a pas rompu avec son passé soviétique et tchékiste.