Une laïcité arrogante - France Catholique
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Marie dans le plan de Dieu
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Une laïcité arrogante

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« La laïcité de l’école offre aux élèves les conditions pour forger leur personnalité, exercer leur libre arbitre et faire l’apprentissage de la citoyenneté. Elle les protège de tout prosélytisme et de toute pression. » Voilà sans doute la formule la plus importante de la charte de la laïcité à l’école, présentée hier par Vincent Peillon, notre ministre de l’Éducation nationale. N’est-ce pas le bon sens même, la sagesse, le socle d’une vie commune possible ? Je reconnais que l’on peut recevoir ce type de principes de la façon la plus positive. Qui pourrait aller à l’encontre de la construction de la personnalité, de l’exercice du libre arbitre, de l’apprentissage de la citoyenneté ? Pas grand monde, sans doute ! Et pourtant, j’exprime une sérieuse réserve. J’aurais tout approuvé, sous réserve d’une très mince correction. J’aurais, en effet, préféré la formule suivante : La laïcité aide à créer les conditions… Aide à créer, c’est sans doute plus modeste, mais cela me paraît plus conforme à la mission de l’école. Mission magnifique au demeurant, et néanmoins faillible. L’école devrait offrir tous les moyens de la réussite humaine, mais elle peut être inégale à sa finalité. Elle peut rater sa mission.

Et puis l’école n’est pas seule, elle est certes le lieu privilégié pour le savoir. Mais elle se situe à l’intérieur d’une société vivante aux multiples visages, qui offrent d’autres possibilité de s’épanouir et de grandir. La famille est essentielle dans ce tissu vivant, comme le sont les communautés de base et tout ce qui concourt à la sociabilité élémentaire, l’éducation religieuse, les différentes associations, le scoutisme, les mouvements d’enfance et de jeunesse… Tout cela est oublié, comme si seule l’école éduquait la personnalité, faisait émerger le libre arbitre, initiait à l’existence sociale. Certaines formules fâcheuses de Vincent Peillon ont pu, par ailleurs, renforcer ce sentiment, lorsque le ministre s’en prenait aux divers déterminismes, notamment familial, comme si l’école était le seul lieu de l’émancipation humaine. Il manque un zeste d’humilité dans cette charte, et ce pourrait bien être le secret de toute une philosophie.

Chronique lue sur Radio Notre-Dame le 10 septembre 2013.