Son premier livre 1 a été un best-seller et lui a valu de nombreux passages à la télévision. Après une de ces émissions, un jeune journaliste qui ne partageait probablement pas beaucoup d’options intellectuelles ou spirituelles avec elle, ne put s’empêcher de commenter : « La classe absolue ! ». Et c’est vrai qu’Anne-Dauphine Julliand est belle, élégante, intelligente, douce et aimable… Faut-il dire que le contraste est d’autant plus fort avec le drame qu’elle doit affronter ? Mère de quatre enfants, deux garçons et deux filles, elle raconte comment ces deux dernières sont atteintes d’une maladie dégénérative orpheline et inguérissable. Thaïs est morte avant ses quatre ans. Les effets bénéfique de la greffe de moelle osseuse pratiquée sur Azylis montrent qu’une guérison sera sans doute un jour possible, si des moyens humains et financiers sont consacrés à la recherche sur cette maladie, mais probablement trop tard pour cette petite-fille-là qui tente de vivre pleinement une vie que l’on sait d’avance courte et confrontée à de terribles limites.
Anne-Dauphine n’écrit pas un remake ou une suite de son premier témoignage, mais ce deuxième livre, qui fera tout autant pleurer et sourire d’espoir et d’admiration que le premier, est en plus un objet littéraire tout à fait remarquable. L’auteur a eu l’idée de ramasser sur « une journée particulière », celle de l’anniversaire de la naissance de Thaïs qui naquit un 29 février (donc qui revient tous les quatre ans seulement) un ensemble d’anecdotes familiales et de réflexions essentiellement sur l’amour…
C’est une grande leçon de sagesse et d’espérance pour tous ceux que la vie n’épargne pas, et aussi une belle leçon d’écriture. Anne-Dauphine est non seulement une mère-courage mais aussi un véritable écrivain.
Anne-Dauphine Julliand, Une journée particulière, 246 pages, 17 euros.