Comment Yvonne-Aimée est-elle entrée dans votre vie ?
Jean-Christian Petitfils : Je l’ai connue à travers les ouvrages du Père René Laurentin qui a eu en main les 30 000 pièces de son procès en béatification, un procès interrompu en 1958, mais aussi à travers le témoignage capital de l’abbé Paul Labutte, un saint prêtre qui a accompagné Yvonne-Aimée dès 1927, tel un frère spirituel. Il a été le témoin privilégié de plusieurs de ses prodiges. Le grand écrivain Julien Green avait été frappé par l’ouvrage de Paul Labutte. « J’ai gardé le souvenir bouleversant de certaines pages irremplaçables, lui écrivait-il. Depuis longtemps et grâce à vous Yvonne-Aimée est entrée dans ma vie. » Par le même chemin, elle est entrée dans la mienne.
Quel regard d’historien portez-vous sur le personnage ?
Yvonne-Aimée est un personnage fascinant car son histoire se mêle à la grande Histoire avec beaucoup de merveilleux. Elle a des visions prémonitoires qui toutes se réaliseront et que l’on pourra vérifier sur la foi d’écrits et de témoignages. Ainsi, le 18 août 1922, elle écrit : « Je me vis en prison et un ange venait me délivrer, j’étais en civil. » Or le 16 février 1943, elle est arrêtée à Paris par la Gestapo. Elle est soupçonnée de travailler pour la Résistance. Le lendemain elle est mystérieusement libérée après avoir été torturée à la prison du Cherche-Midi. A-t-elle été délivrée comme saint Pierre de sa prison dans les Actes des Apôtres ? Le Père Labutte la trouvera dans son bureau à l’Oasis, le foyer qu’elle a fondé à Auteuil. Elle est groggy. Elle vient de rentrer. Dans sa chambre un tapis de fleurs blanches est apparu comme pour l’honorer… Voilà un épisode de sa vie absolument incroyable !
Autre prédiction : le 23 septembre 1923, elle comprend qu’une nouvelle guerre va un jour éclater. « Je me voyais en religieuse et voyageant. Je voyais des avions jeter de gros cylindres sur les trains, sur les gares, et détruire, et incendier tout. Je voyais des hommes habillés de vert monter et descendre du train. » En 1923, l’armée allemande ne portait pas encore d’uniformes verts.
Yvonne-Aimée a eu de nombreuses visions. Elle voit des démons s’acharner sur l’Europe, les chiffres 17 et 39 lui apparaissent sans explication jusqu’à ce qu’elle comprenne qu’elle est en 1922 et qu’on l’avertit d’un grand péril qui surviendra 17 ans plus tard, donc en… 1939.
Retrouvez l’intégralité de l’entretien dans le numéro spécial consacré à Yvonne-Aimée de Malestroit.
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