Coup de téléphone d’un prêtre que je connais un peu. Il a célébré les messes d’obsèques d’amis communs, il a publié quelques études dans le journal, il y a longtemps déjà. Je me rappelle l’avoir visité alors qu’il était recteur d’un grand sanctuaire et que je pouvais me déplacer facilement parce que nous avions encore une assez grosse équipe.
– Bonjour, vous vous rappelez de moi ? Je vous appelle parce que je ne reçois plus France Catholique ?
– Ha ! Votre abonnement n’était-il pas payé par Mademoiselle D ?
– Si, si… c’est bien ça, je vois que vous n’avez pas oublié. Mais elle est morte il y a six mois.
– Ah bon, et bien alors il n’y a pas que vous qui ne recevez plus le journal parce que si je me souviens bien, elle abonnait au moins 10 prêtres ou communautés !
– Et ce n’est pas tout ce qu’elle faisait pour l’Eglise. Si vous saviez…
Elle avait récupéré chez elles des vêtements et des linges liturgiques qu’elle avait entretenus toute sa vie avec un savoir-faire étonnant, elles gardait aussi des statues de plâtre qu’elle savait restaurer, des objets de piété, et même des reliques que plus aucune paroisse ne veut par chez nous… Je ne la voyais qu’une fois par an. La dernière fois, elle rangeait tout ça fébrilement et s’inquiétait beaucoup sur ce que ce « trésor » allait devenir. Je me suis dis que ça sentait mauvais… Sa maison a été vendue à une famille plutôt catholique du village, je ne sais pas ce qu’ont fait les héritiers. On ne m’a rien dit. De toute manière, je ne pouvais rien faire d’efficace.
Et vous que devenez-vous ?
Je sors de deux ans de soins, d’opérations, mais maintenant ça va… et mon évêque vient de me demander de reprendre une grosse paroisse rurale. A 75 ans, je fatigue pourtant un peu. J’ai dû m’acheter une nouvelle voiture sur laquelle il me reste 3800 euros à payer. C’est pourquoi je ne peux pas payer un abonnement à France Catholique.
Et votre nouvelle paroisse ne peut pas vous payer un abonnement ?
Elle m’en paye déjà un à La Croix…
Mais c’est un très bon journal…
Vous croyez ? Moi je trouve qu’il n’y a rien dedans, en tout cas rien avec quoi je pourrais être en communion comme je me sens avec France Catholique…
C’est gentil. Vous avez posé la question à votre conseil paroissial ?
Ce n’est pas la peine, c’est une paroisse dont l’enracinement idéologique est très « années 70 » si vous voyez ce que je veux dire… Je fais profil bas pour l’instant… J’arrose les bonnes plantes quand je peux. Je laisse en place les moins bonnes parce que, de toute manière, je n’ai pas la force de faire autrement et puis ça va forcément changer un de ces jours et j’ai l’espérance et la foi chevillées au corps.
Bon, nous avons heureusement encore des donateurs qui nous permettent d’offrir des « abonnements de solidarité ». Mais on ne peut pas faire ça tout le temps… J’espère que vous trouverez une autre mademoiselle D. qui saura comprendre la situation. On a beau savoir que l’on ne nous a pas promis l’éternité sur terre, nous essayons de gérer ce journal à l’économie pour qu’il dure le plus longtemps possible…
Vous avez raison. Il faut que « La France Catholique » tienne, pour que nous tenions aussi…
Ben… oui : on devrait tenir aussi longtemps que vous… Enfin, on peut espérer aller jusqu’à notre centenaire. Je ne sais pas si c’est un objectif valable ? Mais ça donne un horizon…
C’est dans combien de temps ?
En 2024 ! Faites le calcul…
Ça me va ! D’ici là, il se sera bien passé quelque chose ! Vous verrez. Si vous saviez le nombre de gens qui prient pour vous et votre entreprise, vous ne douteriez pas tant…
C’est vrai, nous le savons. D’ailleurs nous vivons de perpétuels miracles, mais nous ne savons souvent les reconnaître que longtemps après…
Prions pour Mademoiselle D. et toutes les autres qui auront transmis quelque chose et porté du fruit sans le savoir le plus souvent.
Oui prions.
Et maintenant au travail !
Vous avez raison. A bientôt, on vous réinstalle un abonnement. Et si vous avez une belle étude à nous confier, n’hésitez pas.
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Pourquoi s’abonner à France Catholique ?
Lire France catholique, c’est être garanti d’une tranquille assurance dans l’espace ecclésial, en correspondance avec le ministère d’unité de Pierre et en communion avec une communauté de foi aux dimensions du monde. Une des tâches de ce journal depuis sa fondation a toujours consisté à assurer le dialogue de l’intelligence et de la foi. Cela suppose de bien comprendre ces deux termes que trop souvent la doxa contemporaine met en opposition. Il n’y a pas d’un côté une raison rigoureuse dans son analyse des choses et une foi sentimentale et incertaine. La foi catholique autorise l’entrée dans un ordre de vérité supérieure dont les dimensions vertigineuses ne contredisent pas l’approche précise et nourrie à des sources qui n’ont rien d’arbitraire. De plus l’actualité la plus brûlante et les requêtes les plus urgentes pour l’avenir de l’humanité trouvent dans l’intelligence de la foi les réponses attendues par nos contemporains. C’est à poursuivre cette mission que notre hebdomadaire est en connivence profonde avec ses lecteurs dans un climat d’amitié toujours renouvelé.
Gérard LECLERC
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Cet hebdomadaire s’achemine vers son centenaire… Y parviendra-t-il ? On a pu en douter plusieurs fois tant la vie d’un journal d’opinion peut être… chaotique. Elle dépend de la générosité et de la fidélité de ses amis. Mais, jusqu’à ce jour, il a tenu bon, et a rempli son rôle. Ce rôle est bien entendu de conforter ses lecteurs dans des options conformes au Magistère de l’Église, mais aussi de les éclairer, les stimuler sur des questions diverses, intellectuelles, sociales, culturelles. Éclaireur et défenseur, ce journal veut permettre notamment à des réalités nouvelles ou anciennes de l’Église de se faire connaître, de franchir les barrières médiatiques. Un article paru dans notre journal peut, de fil en aiguille, provoquer bien d’autres retombées, chez les confrères de la presse écrite ou audiovisuelle, pas seulement confessionnelle. Cela n’est pas à négliger, car toute initiative, de foi et/ou de générosité, commence en général par se heurter à un terrible mur d’indifférence. En étant généreux avec France Catholique, vous êtes généreux avec beaucoup de gens qui ont besoin de se faire connaître pour réussir dans leur aventure sur les pas du Christ.
Pour que France Catholique puisse vivre, il lui faut de nouveaux lecteurs. Même des lecteurs bénéficiant d’un abonnement offert, ou lisant le journal mis gratuitement à leur disposition sur une table de presse paroissiale, ou de simples lecteurs du site internet de France Catholique… contribuent à donner à ce journal le dynamisme et l’influence qui lui fournissent des raisons et des moyens d’exister.
Parmi vous, lecteurs plus ou moins occasionnels, certains voudront aller plus loin. Nous vous proposons un abonnement d’essai à tarif réduit. Au bout d’une année, certains (selon notre expérience, environ un sur deux de ceux qui auront fait cet essai…) nous suivront pour un abonnement au tarif normal. Ce sera alors, presque toujours, le début d’une longue amitié.
Ce qui fait vivre économiquement le journal, ce sont bien évidemment les abonnements aux tarifs normaux et de soutien. Ce sont aussi les dons et les publicités.