Une extraordinaire renaissance… - France Catholique
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100 ans. Donner des racines au futur
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Une extraordinaire renaissance…

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En donnant à espérer « une extraordinaire renaissance », le président Emmanuel Macron a placé la barre très haut. Qui pourrait refuser cette perspective pour notre pays ? Mais qui n’en mesure en même temps l’extrême difficulté ? Le chef de l’État nouvellement élu dispose sans doute d’un moment privilégié où il a la possibilité de proposer une perspective, non encore endommagée par les coups durs de la pratique du pouvoir. Si réticent que l’on ait été à l’égard de sa campagne électorale et des incertitudes de son positionnement idéologique, on ne peut lui refuser cet instant de grâce où il est possible, sinon de rêver, du moins d’envisager des éventualités ouvertes par une aventure qui commence, un destin qui n’est pas encore fixé.

Les premiers moments du quinquennat ont été marqués par une volonté de mettre en valeur les dimensions historiques, régaliennes, voire militaires de la fonction éminente d’un chef de l’État. De ce point de vue, Emmanuel Macron n’entendait pas banaliser ou effacer les symboles. Au contraire, il les revalorisait en prenant à témoin le passé de la France et en insistant sur la gravité de sa mission. En ce sens, il n’entend pas être un président ordinaire, il s’inscrit dans l’ombre monarchique du général de Gaulle. Pour peu qu’on le connaisse, il apparaît que ce ne sont pas les conseillers en communication qui l’ont, seuls, décidé à ces choix. L’homme a une culture, une formation qui n’est pas de surface. Lorsqu’il rappelle son éducation chez les jésuites à Amiens, l’influence de Paul Ricœur, il signifie nettement sa volonté de sérieux1. On opposera certes à cela sa stature de représentant de l’oligarchie, des gagnants de la mondialisation et du monde de la finance. Mais même ses adversaires devraient lui laisser un délai de crédibilité.

Ce délai est lourd d’interrogations. Pour notre part, nous ne sommes pas disposés à mettre entre parenthèses nos convictions et les causes pour lesquelles nous avons combattu avec détermination, ces dernières années. Nous n’admettrons jamais que la puissance du politique serve à la désintégration de la famille et aux atteintes à l’intégrité de notre condition humaine au nom de prétendues évolutions sociétales. Nous jugerons, avec sérénité, comment le président de la République mettra son action en règle avec la justice et les lois non écrites de l’humanité.

  1. Cf. Samuel Pruvot, Les candidats à confesse, Éditions du Rocher, 112 p., 8,90 €.