Ainsi le gouvernement vient-il, principe de précaution oblige, d’interdire les rassemblements de plus de 1 000 personnes dans toute la France, à l’issue d’un conseil de défense dimanche dernier. Semblant ainsi accréditer l’hypothèse d’une progression de l’épidémie dans notre pays, le deuxième le plus touché en Europe, après l’Italie.
Si ces mesures devaient durer, les conséquences sur la vie scolaire et familiale, et aussi sur la vie de foi, deviendraient de plus en plus difficiles à vivre. Ici et là en France et en Europe, des messes, mariages ou enterrements se trouvent suspendus, entraînant l’incompréhension de certains fidèles qui se trouvent ainsi privés de leur nourriture spirituelle essentielle. Sans compter la mise en difficulté de rassemblements et pèlerinages numériquement importants, comme la Marche de Saint-Joseph à Paris, qui devait avoir lieu le 21 mars et qui vient d’être annulée.
« Un chrétien ne craint pas la mort »
Avec aussi, au-delà de la nécessaire prévention élémentaire, le risque réel de céder à ce que Mgr Pascal Roland a appelé « l’épidémie de la peur ». Or il n’y a pas de peur à avoir, souligne l’évêque de Belley-Ars, « car un chrétien ne craint pas la mort. Il n’ignore pas qu’il est mortel, mais il sait en qui il a mis sa confiance ».
En Italie même, lieu de résidence du Pape, un quart de la population a été placé en quarantaine – y compris à Milan qui possède pourtant dans son histoire l’expérience d’épidémies de peste ; s’y était illustré l’un de ses évêques les plus connus, saint Charles Borromée (1538-1584).
De son côté, le Souverain pontife, qui a appelé à vivre cette épreuve « avec la force de la foi », se retrouve en quelque sorte, « prisonnier » au Vatican par le fait du virus, obligé de célébrer sa messe matinale à la Maison Sainte-Marthe seul – elle est retransmise en vidéo.
D’Italie, une réflexion salutaire
Cet événement nous confronte aussi à la vérité de notre condition humaine, sa faiblesse et sa fragilité, ainsi qu’à la nécessité d’un Salut qui ne vient pas de nous-mêmes. Il suffit, remarque un évêque émérite italien, Mgr Francesco Cavina, qu’un virus microscopique paralyse le monde matérialiste, pour que celui-ci devienne « une sorte d’enfer ». Et que soit brisé « le rêve de vouloir construire le paradis sur terre ». Réflexion salutaire, au sens fort du mot !
Face à cette épreuve, finalement bien plus profonde, où notre orgueil collectif s’enraye, l’Église est sans doute la seule à posséder le remède éprouvé : la prière publique, « expression visible du culte divin », ajoute ce prélat, qui recommande le Rosaire pour confier l’humanité blessée. Dans le même esprit, à l’initiative du diocèse de Rome, le 11 mars devait être journée de jeûne et de prière pour l’Italie et le monde.
Il serait dommage que la France, fille aînée de l’Église, reste à l’écart. Il existe certes des initiatives, comme à Albi, mais où sont donc passées les grandes chaînes de prière, et pourquoi pas les processions, qui mobilisent habituellement les fidèles ?
Pour aller plus loin :
- Le défi du développement des peuples et le pacte de Marrakech - la fuite en avant des Nations Unies
- Sur le général de Castelnau et le Nord Aveyron.
- Édouard de Castelnau
- EXHORTATION APOSTOLIQUE POST-SYNODALE « AFRICAE MUNUS » DU PAPE BENOÎT XVI
- Discours final du Pape – Sommet sur la protection des mineurs