Le Pape a annoncé, à l’occasion du second anniversaire de son élection, l’ouverture, le 8 décembre prochain, d’une Année sainte extraordinaire de la Miséricorde. Elle sera clôturée le 20 novembre 2016, jour de la fête du Christ Roi. Elle marquera également le cinquantième anniversaire de la conclusion du concile Vatican II.
La tradition jubilaire s’enracine dans l’histoire du peuple de Dieu, puisque les Hébreux fêtaient tous les cinquante ans la libération de l’exil de Babylone. À l’âge moderne, les papes ont décidé à plusieurs reprises de décréter de telles années saintes ou jubilaires. J’en retiendrais plus particulièrement deux. Tout d’abord, celle de 1975 à l’initiative de Paul VI. Elle se situe donc à la fin de son pontificat qui s’achèvera trois ans plus tard. Sur le moment, elle fut l’occasion d’un véritable réveil spirituel d’autant plus remarquable que la période était particulièrement difficile pour l’Église. Alors qu’on attendait un printemps, fruit du renouveau conciliaire, une crise d’une gravité extrême s’était déchaînée, dont on voyait mal le dénouement.
L’afflux des fidèles par millions à Rome montra que Paul VI ne s’était pas trompé, en escomptant une ferveur qui fut au rendez-vous, consacrée par une étonnante Pentecôte où se retrouvèrent les nouvelles communautés qui étaient en train d’éclore et qui répondaient enfin au véritable esprit de Vatican II.
En 2000, Jean-Paul II avait donné un exceptionnel éclat au Jubilé de l’entrée dans le troisième millénaire, qui correspondait à la mission qui lui avait été conférée, selon la prédiction du grand primat de Pologne, le cardinal Stefan Wyszynski : « C’est toi, qui auras mission de mener l’Église vers le troisième millénaire. » Le saint pape avait fait précéder le jubilé lui-même d’un avent de trois ans, dédié à la méditation sur le mystère de la Sainte Trinité.
Le jubilé qui va s’ouvrir en décembre prochain sera marqué par la tonalité propre à l’enseignement du pape François, qui voudrait que le thème de la miséricorde soit intériorisé par toute l’Église, pour qu’elle y découvre le vrai sens de sa vocation missionnaire. C’est la miséricorde infinie qui nous sauve, qui nous restaure dans l’acte d’offrande absolu de la Pâque.
Chronique diffusée sur Radio Notre-Dame le 16 mars 2015.