Un temps pour détruire, un temps pour construire - France Catholique
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La justice de Dieu
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Un temps pour détruire, un temps pour construire

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Défilant dans les grandes rues de Toronto, littéralement en ordre de marche, homosexuels et lesbiennes vont de nouveau exhiber leurs appâts et mimer leurs comportements favoris, malgré un arrêté municipal interdisant la nudité en public. Qu’elles sont lassantes les manifestations de ce qui passe pour du bonheur dans un monde mort !  Un petit nombre de personnes sont contrariées par ce défilé. Elles craignent que les augustes lois du Canada ne soient méprisées, et ce spectacle ne convient pas pour les enfants. Des gens timorés encore soucieux des règles de la légalité quand on a déjà fait fi des lois de Dieu, du bien commun, de la structure familiale et de la simple décence ! Un peu comme jeter un napperon de dentelle devant un char d’assaut. Selon un article publié sur Life Site News, les défenseurs de la nudité admettent volontiers que le but même de la parade est d’exprimer leur « hédonisme et leur sexualité débridée ». « Pour vous la sexualité est l’essentiel de ce fichu truc », dit un organisateur. Ceux qui ne sont pas contents, dit un autre, peuvent rester à la maison avec leurs enfants et regarder à la télévision « des prêtres violer des enfants ». Par ailleurs, les dirigeants de la Ontario English Catholic Teachers Association (OECTA) participeront aux festivités. Ils prétendent vouloir montrer leur solidarité avec le groupe de gens – suit le qualificatif inévitable- le plus « marginalisé » de l’Eglise catholique. Pour des gens en marge, ils prennent vraiment de la place. On ne peut pas ouvrir un journal canadien sans entendre parler d’eux, jour après jour. On ne peut pas regarder la télévision canadienne un seul jour sans un appel à la conversion homosexuelle. On ne peut pas apparemment fréquenter une école catholique en Ontario sans être déconsidéré pour cette raison. En fait, il y a beaucoup de catholiques qui ne sont pas marginalisés ou margarinisés quel que soit le mot du jour le plus à la mode. Parce qu’ils n’ont même pas droit à figurer en marge. Ils n’ont pas droit à un seul commentaire ou à une note de bas de page. Ils sont totalement invisibles. C’est comme s’ils n’existaient pas. Il y a des garçons qui… sont juste des garçons. Personne au Canada ne s’intéresse à leur bien-être depuis l’époque de Nelson Eddy et Jeanette MacDonald, quand les Mounties [police montée canadienne] étaient fiers de monter à cheval et les Canadiens avaient une culture. Il y a des jeunes gens qui s’efforcent de respecter la loi morale qui se retrouvent coupés de ce qui est considéré comme la vie en société dans leurs écoles et collèges. Il y a les enfants de parents divorcés. Il y a les conjoints abandonnés, victimes d’un divorce imposé. Il y a des catholiques qui aspirent à des messes respectant toutes les règles. Il y a des gens qui se battent pour les droits des embryons, encore heureux s’ils ne se heurtent qu’à de l’indifférence de la part des bureaucrates de carrière de la cour de la chancellerie. Il y a des parents qui veulent que leurs enfants vivent dans un monde propre et salutaire. Personne ne parle de ces gens-là. Personne n’organise de parade pour eux. Vous ne verrez jamais l’état d’Ontario honorer des jeunes gens et des jeunes femmes qui se sont gardés purs et innocents comme des enfants jusqu’au jour du mariage. Vous ne verrez jamais l’OECTA défiler aux côtés de vieux couples mariés qui ont élevé leurs enfants et sont restés fidèles à leurs vœux. Vous ne verrez jamais ses membres présenter leurs écoles comme des havres pour des adolescents et adolescentes naturels et purs. Non, ces catholiques qui luttent pour rester fidèles dans un monde paganisé seraient ravis de figurer en marge. Considérez également le pouvoir dont disposent les membres de l’OECTA. Ce ne sont pas les parents, les évêques ou les prêtres des paroisses, mais eux qui contrôlent les écoles « catholiques » de l’Ontario. Pourtant, comme l’a dit le pape Léon XIII dans l’encyclique Sapientiae Christianae (1890), les parents catholiques doivent déployer tous leurs efforts « pour réussir à garder exclusivement l’autorité sur l’éducation de leurs enfants. Ils doivent pénétrer celle-ci des principes de la morale chrétienne et s’opposer absolument à ce que leurs enfants fréquentent des écoles où ils sont exposés» – «exposés  », pas certains, notez bien – « à boire le funeste poison de l’impiété. » Mais nos écoles sont organisées pour favoriser l’impiété. Elles ne distillent pas le poison fortuitement, mais par principe. Elles ne propagent pas la liberté qu’on ne saurait atteindre que par la vertu et la maîtrise des passions, mais la licence. « Ce qui plaît », dit le pape Léon XIII dans Libertas praestantissimum (1888), « sera permis. Dès que l’on admet une semblable doctrine morale qui ne suffit pas à réprimer ou apaiser les mouvements désordonnés de l’âme, on ouvre l’accès à toutes les corruptions de la vie ». En d’autres termes, on peut compter sur les membres de l’OECTA – pour la corruption des âmes. Quiconque souhaite patauger dans un bourbier stupide et sordide n’a qu’à visiter les sites Internet des compagnies qui fournissent des manuels aux enseignants de nos écoles, publiques ou privées. Ce qui ne devrait surprendre personne. Quelqu’un qui se pavane dans les rues de Sodome ne va pas hésiter à continuer la parade sur les pages des livres qu’il assigne aux écoliers. On ne peut réformer un groupe comme l’OECTA. Nous devrions, bien sûr, nous efforcer d’éloigner les individus de la route qui mène au feu éternel. Mais quand une organisation a commencé à signer des chèques à Belzébuth – en inscrivant en toutes lettres le nom du démon, sans ciller, et avec fierté – il ne reste qu’à la démolir et à brûler les débris. En d’autres termes, c’est le moment de tout rebâtir. Nous avons désespérément besoin d’écoles catholiques. Qui ne présenteront qu’une ressemblance superficielle avec les écoles publiques et pseudo-catholiques. Il y aura des cours d’anglais, de maths etc. Mais à part cela, nous ferions bien de jurer de renoncer à tout le reste. Nous ne pouvons pas recruter des enseignants dans le même réservoir de main-d’œuvre. Nous ne pouvons pas utiliser les mêmes manuels. Nous ne pouvons pas singer les mêmes méthodes insensées d’enseignement. Nous ne pouvons pas accepter la même vision de la « bonne » vie. Nous ne pouvons pas enduire de maquillage religieux un mélanome malin. Nous devons revenir à l’éducation catholique : une éducation vraiment humaniste.
Anthony Esolen est conférencier, traducteur et écrivain. Ses derniers ouvrages sont Reflections on the Christian Life : How our Story is God’s Story et Ten Ways to Destroy the Imagination of Your Child. Il enseigne à Providence College.
Photographie. Parade d’enfants catholiques, New York, 1957