Un quinquennat compromis - France Catholique
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Funérailles catholiques : un temps de conversion
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Un quinquennat compromis

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Emmanuel Macron

Emmanuel Macron

CC by : Пресс-служба Президента Российской Федерации

Comment un éditorialiste pourrait-il échapper à la situation d’un pays paralysé par la grève et au dossier épineux qui est à l’origine du mouvement social ? Difficile de se dérober ! Et pourtant, la difficulté technique de la réforme des retraites constitue déjà un fameux obstacle. Nous n’avons même pas encore le projet définitif du gouvernement. Il sera présenté par Édouard Philippe mercredi midi devant le Conseil économique et social. Il a fait l’objet de plusieurs réunions ces jours derniers à Matignon et à l’Élysée pour trancher les dernières difficultés. Serons-nous alors pleinement éclairés sur ce qui nous attend et sur ce qui attend surtout les prochaines générations, puisqu’il s’agit, nous dit-on, de travailler pour l’avenir, de garantir la sécurité d’un système social qui s’est bâti notamment au moment de la Libération, mais qui nécessite un rééquilibrage urgent si l’on tient à le sauvegarder pour l’essentiel.

Autant avouer mon incompétence en termes techniques. J’écoute les experts les plus qualifiés et ils sont en désaccord. Il en va de même pour les syndicats très divisés. Les adversaires les plus résolus de la réforme sont en vedette, notamment le secrétaire général de la CGT Philippe Martinez, rejoint par les responsables de FO, de la FSU, de la CGC… La CFTC n’a pas appelé à la mobilisation, laissant ses structures régionales décider par elles-mêmes. Le gouvernement attend beaucoup de la CFDT et de son dirigeant Laurent Berger. Ce syndicat a acquis, depuis Nicole Notat, une réputation de syndicat réformiste. Berger a d’ailleurs donné son accord au régime par points, qui est le dispositif central du projet élaboré par Jean-Paul Delevoye.

Emmanuel Macron joue très gros dans cette affaire. S’il recule et obtempère à la volonté de ses opposants qui veulent un retrait pur et simple de la réforme, son quinquennat aura perdu sa dynamique réformatrice et lui-même son aura progressiste. Le problème, c’est que lorsqu’on est dans un rapport de force, ce n’est pas forcément la rationalité qui domine. Puisse-t-elle être sauvegardée au minimum pour que le pays ne se déchire pas trop.

Chronique diffusée sur Radio Notre-Dame le 10 décembre 2019.