Un programme pas étincelant ! - France Catholique
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Un programme pas étincelant !

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Lors de son entretien d’hier matin avec Jean-Jacques Bourdin, le Président de la République a regretté de ne pas avoir mené plus vite, plus promptement, plus rapidement, certaines réformes, notamment celle ouvrant au mariage homosexuel. Je ne voudrais pas concentrer l’analyse de cette intervention sous ce seul angle, mais la question soulevée vaut quand même la peine qu’on s’y arrête un instant. En effet, les réformes dites sociétales constituaient la part la plus visible du programme du candidat socialiste. Il est assez étonnant que le même François Hollande déclare à son interlocuteur : « Si j’ai gagné en 2012, ce n’est pas parce que j’avais un programme étincelant, c’est sans doute parce que mon prédécesseur avait échoué. » L’aveu est quand même de taille, et il y a grand risque qu’il attise encore un peu plus la colère de ceux qui, à gauche, reprochent amèrement au président de faire une politique économique libérale. Beaucoup avaient retenu les formules virulentes du meeting du Bourget, avec l’attaque ciblée contre la puissance de l’argent. Était-ce donc un leurre, une diversion ?

C’est vrai que le programme n’était pas à la hauteur de ce qu’avait de rutilant le début de la campagne. Il n’était pas étincelant. On n’allait pas attendre longtemps avant de s’en apercevoir, au gré des désillusions du début du quinquennat. Alors pouvait on se rattraper du côté sociétal, le côté social n’étant pas du tout probant ? Si François Hollande avait fait voter sans délai, sans débat, ce que sa ministre de la Justice estimait être « un changement de civilisation », aurait-il lieu aujourd’hui de brandir sa victoire ? Il est beaucoup plus probable que le pays, frustré d’un vrai débat, aurait été encore plus amer et qu’à la révolte sociale se serait ajoutée une révolte morale qui aurait meurtri plus encore le pays. D’ailleurs, n’est-ce pas un aveu, de la part du pouvoir, que sa volonté de stopper les autres réformes sociétales, au grand désappointement de l’aile militante la plus acharnée ? Il faudrait un miracle, aujourd’hui pour rendre au pays son unité et son dynamisme !

Chronique lue sur Radio Notre-Dame le 7 mai 2014.