Un prêtre catholique Italien a reçu le 12 juin une haute distinction de l’ONU. C’est un honneur épouvantable de la part d’une organisation épouvantable- et il aurait dû la refuser.
Le travail admirable accompli par le père Aldo Marchesini parmi les très pauvres en Afrique est unanimement reconnu. Prêtre du Sacré-Cœur, le père Marchesini fut ordonné en 1969 et, après avoir obtenu son diplôme de médecine, il partit pour l’Afrique en 1972. Depuis toutes ces nombreuses années il est au Mozambique.
Il fut témoin de la lutte victorieuse du Mozambique pour l’indépendance et ensuite, pendant une dizaine d’années, il vit la guerre civile et ses brutalités à l’occasion desquelles il fut kidnappé maintes fois. Il ne fut pas tué parce que ses talents de chirurgien étaient utiles pour tous les partis.
Un des domaines dans lequel il était spécialisé (et c’est la raison pour laquelle il a reçu cette récompense) est la fistule obstétricale, quelque chose qui est presque totalement inconnu dans le monde développé. C’est une affection qui laisse une femme incontinente après une naissance difficile: incapable de contrôler ses fonctions corporelles de base, elle n’est plus rien qu’une réprouvée malodorante.
D’après un article dans maternova, un site web marchand pour les produits de santé pour les mères, on estime à 100 000 par an les cas de fistule obstétricale au Mozambique. Pendant des années le seul médecin à traiter cette maladie fut le docteur Marchesini. Cet article disait qu’il avait fait 15 000 opérations pour remédier à ce problème. Il n’est plus le seul; il a formé beaucoup d’autres médecins qui s’attaquent maintenant à cette maladie.
On appelle Marchesini, « le docteur Schweitzer d’aujourd’hui », et il est clair qu’il mérite des félicitations, quoiqu’il y ait peu de doute qu’il y serait totalement indifférent. Une personnalité d’un tel talent aurait facilement pu percer dans le domaine médical dans une grande ville. Mais s’il est médecin, il est prêtre avant tout.
Le problème est que Marchesini reçoit ce prix de l’une des organisations les plus malfaisantes au monde, une organisation qui s’emploie inlassablement et agressivement à répandre l’évangile du meurtre des enfants.
Hier soir à New York, Marchesini a reçu le Prix des Nations Unies pour la Population de la part du fonds des Nations Unies pour la Population. Cette organisation est celle-la même qui a aidé le gouvernement chinois à mettre en place la politique brutale de l’enfant unique qui a entraîné des dizaines de millions d’avortements forcés. L’ancienne directrice en chef de la FNUAP, Nafis Sadik, qui a, elle aussi reçu cette récompense, a déclaré que la politique de l’enfant unique était l’une des meilleures choses qui soit jamais arrivée à la Chine.
Il y a quelques années, une déléguée de l’ONU originaire d’une nation des Carraïbes s’est opposée à ce que son pays sponsorise une résolution de l’ONU qui incluait en termes codés des propos pro-avortement. Le lobbyiste de la FNUAP a immédiatement menacé son gouvernement de perdre les subventions de la FNUAP.
En 1996, la FNUAP a convoqué une table ronde en vue de discussions à Glen Cove, New York, qui a rassemblé les directeurs des principales agences de l’ONU ( on est tenté de dire les chefs des cinq familles), les membres des organes conventionnels, et d’autres, afin de discuter sur la manière de faire avancer un droit à l’avortement dans les lois internationales.
La FNUAP était frustrée parce-que le Vatican et beaucoup d’autres gouvernements, pendant les deux dernières années, avaient fait opposition à un droit explicite à l’avortement à la Conférence du Caire sur la Population et le Développement et à la Conférence de Pékin sur les Femmes.
Le plan qu’ils ont préparé est toujours en train de se dérouler : il s’agit de faire « des droits et de la santé en matière de reproduction» une nouvelle catégorie de droits dans tous les traités existants des droits de l’homme de l’ONU. Alors que les organes de contrôle des traités n’ont pas autorité pour réécrire les traités et ajouter de nouveaux droits, à partir de ce moment là, sous la direction de la FNUAP, ils se sont mis à faire cela, tout simplement.
C‘est la manoeuvre qu’ils ont utilisée récemment quand le comité des Droits de l’Enfant a exigé que l’Eglise Catholique change son enseignement sur l’avortement afin de se conformer au traité, même si ce traité ne fait pas mention d’avortement ni même de santé en matière de reproduction.
C’est cela qu’a fait la FNUAP et bien plus.
Prenez cela en compte : depuis la conférence du Caire en 1994, la FNUAP et ses alliés ont dépensé des milliards de dollars à faire avancer un droit à l’avortement. Leur collecte de fonds dans ce but a empêché que ces milliards soient investis dans des efforts qui auraient véritablement aidé les pauvres en Afrique, par exemple pour des soins médicaux de base. Les soins médicaux élémentaires, c’est cela qui pourrait résoudre le problème de la santé maternelle en Afrique, y compris la fistule obstétricale. Au lieu de cela, tout cet argent est allé à la promotion de l’avortement.
A l’époque actuelle, il est facile d’être pointilleux. On nous dit de boycotter presque toutes les entreprises parce-que presque toutes, d’une façon ou d’une autre, apportent leur soutien à des choses qui sont contraires à notre foi. Et c’est tristement vrai. Mais vous ne pouvez pas tout boycotter et il est bien souvent difficile de voir le lien réel entre mon achat et la subvention de 5000 $ par an que cette entreprise verse à l’association Planned Parenthood.
Ce n’est pas vraiment coopérer avec le mal. Mais il y a des limites à ne pas dépasser.
Il y a quelques années certains de mes collègues sont allés au Soudan à l’invitation du gouvernement — celui-là même qui, à l’époque bombardait les églises chrétiennes dans le sud Soudan. Je n’ai rien contre travailler avec des régimes difficiles derrière les portes fermées des conférences de l’ONU. Mais mes amis sont allés au Soudan et ils ont même été jusqu’à se faire interviewer à la télévision. Je dirais qu’ils ont dépassé les limites.
Ce Prix en matière de Population est plus qu’une médaille. Il s’accompagne d’un prix en argent. Un catholique fidèle devrait-il accepter une telle récompense ainsi que l’argent ? Je pense que clairement la réponse est non.
Je n’étais pas là hier soir, et j’ai effectivement écrit ceci avant la cérémonie.
Mais on sait d’avance que le Père Marchesini se lèvera devant l’ONU et le monde entier et qu’il recevra une récompense d’une organisation qui travaille activement à saper l’Eglise Catholique et son enseignement. C’est cette organisation là qui est le « baptistère » mondial du style de familles onusiennes modelées sur le planning familial et l’avortement.
Et qui plus est, à partir de ce moment là, son nom sera enregistré pour toujours sur le site web de la FNUAP en tant que récipiendaire de cette récompense en même temps que la Fédération Internationale Planned Parenthood. Le monde entier croira qu’un prêtre catholique héroïque souscrit au programme de ce groupe malfaisant.
Il devrait rendre sa récompense.
Source : http://www.thecatholicthing.org/columns/2014/priest-ought-to-return-un-award.html
Illustration : le Fonds des Nations Unies pour le Développement des Populations.
Lire aussi : L’Eglise et l’Onu http://www.thecatholicthing.org/columns/2014/the-church-and-the-un-again.html