A la mémoire de George N… qui trépassa le… Il quitte ses proches bien-aimés, son épouse Élisabeth et ses enfants George Jr et Tom. George a vécu toute sa vie dans la foi catholique. Très tôt, il apprend à aimer les psaumes. Il allait à la messe chaque fois qu’il le pouvait. Une des grandes joies dans la vie de George et d’Élisabeth était d’aller à la messe ensemble, avec leur deux enfants, et de recevoir ensemble la Sainte Communion. La Communion qu’ils recevaient était bien évidemment avec le Christ et Son Église, et en famille.
Lorsqu’ils se sont mariés, George et Élisabeth ont vite réalisé que ce qu’ils avaient appris jusqu’à leur confirmation n’était pas suffisant. Ils ont tous deux assumé la tâche d’en apprendre plus sur le catholicisme et en particulier sur les différents aspects du mariage. De toute évidence, ils ne pouvaient pas se contenter pour cela de leurs rencontres occasionnelles avec le clergé. La plupart d’entre elles n’étaient que de peu d’utilité pour le chapitre de l’apprentissage. Donc, ils prenaient le temps de s’asseoir pour lire ensemble quelques paragraphes de l’Écriture ou d’un document d’Église, puis en discuter.
Ils avaient grande confiance en ce que l’univers de la pensée de l’Église était le lieu où se trouvait leur compréhension du salut. Dans cet univers, ils pourraient apprendre beaucoup plus que de n’importe quel film ou autre produit du monde commercial. Ensemble, ils lisaient donc des enseignements catholiques et des livres d’auteurs catholiques. Ils se sont penchés sur Chesterton, Bernanos, Dorothy Day : on trouve même Dante et St Augustin sur les étagères de leur maison. George et Élisabeth appréciaient également la poésie du jésuite Gerard Manley Hopkins tout comme celles de Milton et George Herbert. Ils savaient intuitivement que la vérité réelle sur la vie se trouve dans les milliers de ressources de la tradition catholique, des choses que la plupart des catholiques ne voient jamais.
George et Élisabeth prenaient au sérieux l’enseignement de Vatican II selon lequel les enfants sanctifient leurs parents. Ainsi, par exemple, George et Élisabeth enseignaient leurs prières à George Jr et à Tom dès leur plus jeune âge. Ils disaient le chapelet chaque soir à la table du dîner. Chaque semaine, la famille consacrait du temps au service des pauvres, aidant à la cuisine de St Patrick pour les sans-abris. Et ces plats ne se lavaient pas tout seuls. Puis ils allaient à chacun des jeux de fin de semaine de George Jr et de Tom, criant depuis les coulisses.
George aimait beaucoup chanter, aussi y avait-il souvent de la musique dans la maison, la plupart du temps des hymnes catholiques. George était de ces hommes qui peuvent, à l’église, prendre n’importe quel cantique qui y est entonné.
George et Élisabeth savaient que, quel que soit le niveau d’occupation du monde extérieur, il y a toujours le monde intérieur de la famille, où les relations comptent plus que les jeux vidéo et les spectacles télévisés. Ils avaient de bonnes et abondantes conversations, passant de discussions avec le reste de la famille sur les évènements récents aux livres que chacun était en train de lire.
George n’avait pas beaucoup confiance en la capacité de la télévision à proposer de bonnes choses sans faire beaucoup de tri et de choix. Il y a des choses importantes qui passent sur C-SPAN (Réseau câblé et par satellite pour les affaires publiques, ndt) et d’autres sur les chaînes documentaires. Mais il savait aussi que souvent, les programmes ne sont que pour faire passer le temps, aussi ne permettait-il pas souvent que la télévision fût en fonction. Au début, ses deux enfants n’en étaient pas contents, parce que leurs amis passent leur vie à regarder la télévision. Mais avec les différentes choses qu’ils ont apprises dans leurs différents jobs originaux, ils en vinrent à apprécier l’usage approprié de leur temps et, plus encore, à apprécier toutes les choses qu’ils allaient être en mesure de faire passer à leurs propres enfants. George Jr et Tom sont tous les deux mariés : George et Marie, son épouse, ont déjà deux filles, Alice et Sally.
Elisabeth et George Sr avaient pris l’habitude de modifier l’apparence de leur maison de toutes sortes de manières, pour chaque saison liturgique. Ainsi, non seulement la scène de la Nativité apparaissait-elle à Noël, mais un drap violet était-il dressé pour l’Avent et une tombe vide en papier mâché était-elle sortie pour la grande fête de Pâques. Puis il y avait les jours de fête, et chaque membre de la famille avait le droit de préparer des choses pour son jour de fête favori.
Un aspect de la vie de George qui n’apparut qu’après sa mort était le réseau d’hommes dont il était en quelque sorte le directeur spirituel. Ce n’est que lorsque certains de ses dirigés vinrent présenter leurs respects que nous apprîmes que George dirigeait un groupe d’hommes mariés depuis des décennies. Les hommes se rassemblaient pour réfléchir sur leur mariage, leur appartenance à l’Église, et comment allaient leurs métiers. Réfléchir sur l’enseignement de l’Église sur le mariage et comment il est l’image de l’union du Christ avec Son Église était une partie systématique de leurs réunions, ainsi que la prière. Le groupe avait une dilection particulière pour les écrits de Jean-Paul II sur le mariage.
George va nous manquer et nos condoléances s’adressent tout particulièrement à Élisabeth ainsi qu’à George Jr, à Tom et au reste de la famille. Nous reverrons-nous bientôt ?
Yableau : Un enterrement à Ornans par Gustave Courbet, 1850 [Musée d’Orsay, Paris]
Source : https://www.thecatholicthing.org/2016/06/05/a-catholic-obituary/
Le père Bevil Bramwell, OMI, docteur en philosophie, est l’ancien doyen de premier cycle de l’Université Catholique Distance. Ses œuvres sont : Laity: Beautiful, Good and True (« Le Laïcat : Beau, Bon et Vrai »), The World of the Sacraments (« Le monde des sacrements ») et le plus récent, Catholics Read the Scriptures: Commentary on Benedict XVI’s Verbum Domini (« Les catholiques lisent les Écritures : commentaire sur Verbum Domini de Benoît XVI »)