J’ai écrit ici un article sur saint Thomas More en tant que modèle pour les laïcs de l’Eglise Catholique. Les évêques ont également besoin d’un modèle, particulièrement à notre époque. Après tout, ils ont tous la responsabilité d’aider leurs ouailles à grandir en sainteté et d’enseigner clairement aux laïcs les vérités de la foi catholique.
Ils portent la responsabilité de ce qui est enseigné dans les écoles catholiques de leur diocèse, et, d’un oeil critique, dans le séminaire diocésain. Ils supervisent également le travail des prêtres dans le diocèse, et si nécessaire, ils ont le devoir de les discipliner.
Même si un membre parmi les laïcs n’entend pas personnellement la parole un évêque, il expérimentera les effets de la direction et de la supervision des prêtres par l’évêque, et de sa réaction réfléchie aux exemples insignes de sermons erronés, de mauvais exemples, de laxité morale, d’erreurs d’interprétation de la théologie catholique, ou une permissivité dangereuse et destructive en tolérant des styles de vie malsains et scandaleux parmi les membres du Corps Mystique de Dieu.
La clarté dans l’enseignement de l’Evangile, la fidélité dans la vie de tous les jours, et le courage de dire la vérité à temps et à contre -temps devrait être la spécificité de tous les évêques. Cela est vraiment atteint quand ils proclament vraiment la vérité et dénoncent les propos mensongers.
En tant que bergers du troupeau du Christ, les évêques nourrissent les fidèles avec une saine doctrine et les gardent des loups qui les menacent. Etant donné la grande importance de leur rôle et de ses difficultés, même dans le meilleur des cas, nous devons prier quotidiennement pour nos évêques.
Le Catéchisme de l’Eglise Catholique en dit long sur le rôle crucial de l’évêque dans la vie chrétienne. Comme membres du Magister, ils doivent préserver le peuple de Dieu des déviations et des erreurs et lui garantir la possibilité objective de professer la vrai foi sans erreur. Ainsi le devoir pastoral du Magister est de faire en sorte que le peuple de Dieu demeure dans la vérité qui libère (CCC 890).
Le Catéchisme mets aussi en relief la mission de évêque pour amplifier la vie chrétienne :
« L’évêque et les prêtres sanctifient l’église par leur prières et leur travail et par le ministère de la parole et des sacrements » (CCC, 890).
Bien que les talents administratifs et la capacité à gérer un budget de taille industrielle peuvent être utile pour manager les multitude de personnes et de projets qui font partie des diocèses d’aujourd’hui, Ils ne figurent pas dans le description de poste d’un évêque et ne compense pas un manque de charité, d’esprit de sacrifice, de courage ou d’adaptation à l’esprit de l’époque.
Ceci est spécialement important aujourd’hui car la mentalité de notre époque dans notre pays est maintenant opposée à la foi Chrétienne et à la pratique religieuse. Les puissances qui semblent avoir tendance à forcer des confrontations de force avec l’Eglise sur les sujets de la morale et de la liberté religieuse.
Et c’est là que l’exemple de saint Thomas Becket se siitue. Becket le confident et chancelier de Henri ll, était intelligent, ambitieux et – jusqu’à ce qu’il devienne archevêque de Canterbury – donna peu d’indication qu’il finirait martyr pour des principes religieux.
Les défis politiques particuliers auxquels l’Eglise était confrontée à son époque provenaient de la détermination de l’état à participer à la nomination des évêques et à régir leurs relations avec Rome. Saint Thomas Becket savait ce à quoi il s’exposait, lorsque, suite à l’appui insistant de Henri II, il fut choisi pour être l’archevêque de Canterbury.
Peu d’années après il était en exil pour avoir résisté aux limitations des tribunaux ecclésiastiques et des restrictions des droits et de la liberté des évêques imposées par Henri. Après plusieurs années une réconciliation inconfortable eu lieu et Thomas rentra en Angleterre. Mais sa fougueuse défense constante des droits de l’Eglise amena la fameuse explosion d’Henri : « Est-ce que personne ne me débarrassera de ce prêtre turbulent? ».
On peut contester que ce furent les mots précis de Henri, et qu’il ait eu une intention de meurtre – surtout d’un meurtre qui pouvait facilement lui être imputé. Mais les quatre chevaliers se mirent à la poursuite de Thomas, le confrontèrent dans la cathédrale de Canterbury, où trois d’entre eux lui assénèrent des coups mortels à la tête.
Comme il tombait sur le sol, on l’entendit dire : « Seigneur, entre tes mains je remet mon esprit! » et puis « Pour le nom de Jésus et la défense de son Eglise, je suis prêt à mourrir ». Quelle mort appropriée pour un successeur des apôtres!
Beaucoup d’évêques au cours des siècles ont donné leur vie en martyr, bien qu’il n’y en eu pas aux Etats Unis, où nous avons eu le bonheur de bénéficier d’un haut degré de liberté religieuse. Cependant nous devons tous être prêts à reconnaître notre moment de vérité, s’il arrive, et à être prêts à y répondre courageusement.
La chrétienté n’existe plus. L’Europe a répudié son long et fructueux mariage avec le christianisme, et ses anciennes extensions coloniales font de même.
Bien que notre situation soit encore bien meilleure que celle des chrétiens en Syrie, Iraq et bien d’autres parties du monde, elle se détériore rapidement. C’est pour cette raison qu’il est important que les évêques étudient l’exemple de saint Thomas Becket, et de bien d’autres martyrs, dont beaucoup étaient membres de l’épiscopat. Pour le chrétien fidèle, le meilleur est toujours devant soi, puisque le ciel nous attend.
Cela vaut la peine de regarder la vieille version du film « Becket », qui a été nominé pour douze « Academy Awards » et a promu deux grands acteurs: Richard Burtonen tant que Beckett et Richard O’Toole en tant que Henri.
Entre temps, prions pour nos évêques – et demandons l’intercession de Saint Thomas Becket –
Le Père C. John McCloskey est un historien de l’Eglise et un chercheur non-résident à la « Faith and Reason Institute »
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Source : https://www.thecatholicthing.org/2016/07/03/a-role-model-for-bishops/
Photo : 2016: Steven J. Lopes reçoit la crosse, symbole de sa consécration comme évêque de l’ordinariat personnel de la Chaire de Saint-Pierre.
