Un livre noir du Jihad - France Catholique
Edit Template
« Ô Marie conçue sans péché »
Edit Template

Un livre noir du Jihad

Copier le lien

Tout un chacun authentiquement curieux de l’histoire du 20e siècle a probablement entendu parler du « Livre noir du communisme », un rapport exhaustif des dommages infligés par l’idéologie marxiste un peu partout dans le monde. Ses auteurs estimaient que le communisme a réclamé la vie d’environ 100 millions de personnes. Ce chiffre rond, qui donne à réfléchir, a tendance à rester à l’esprit, même si certains cherchent à lui trouver des excuses.

Le nouveau livre de Robert Spencer : « The History of Jihad : From Muhammad to ISIS » (Le livre noir du Jihad, de Mohammed à Daech), de concert avec celui de Raymond Ibrahim « Sword and Scimitar » (L’épée et le cimeterre) nous donne quelque chose de comparable au « Livre noir du communisme ». C’est un compte-rendu puissant de la brutalité despotique que le Jihad a infligé un peu partout dans le monde depuis son origine sanglante au 7e siècle jusqu’à ce jour. Comme Spencer le rend suffisamment clair pour quiconque désirant prendre au sérieux les faits qu’il évoque, « la piété islamique est toujours à la base du Jihad ». Pour cette raison, le Jihad est trop probable pour être minimisé ou méprisé.

Il n’y a pas de chiffre sûr du nombre total de morts causées par le Jihad au cours des siècles. Pourrait-il dépasser le chiffre symbolique des cent millions ? Il se peut qu’il approche ce nombre rien que pour l’Inde, l’historien Will Durant, prix Pulitzer soutenait en 1935 que « la conquête islamique de l’Inde est probablement l’épisode le plus sanglant de l’histoire. » Ce n’est guère dans le collimateur des gens et Spencer ouvre une brèche majeure dans notre compréhension des choses en énumérant ce qui s’est passé sur le sous-continent, jusqu’aux détails les plus frappants et les plus révoltants.

Dans l’esprit musulman, les infidèles se voient offrir trois options : la conversion, la rançon ou la mort. Mais la rançon n’est proposée qu’aux « gens du livre » : les juifs, les chrétiens et les zoroastriens. Les hindous et les bouddhistes ne sont pas sur cette liste, donc il ne leur reste que deux options : la soumission ou la mort. Allah le très miséricordieux, vraiment ?

Lors de la première incursion, au 8e siècle, les instructions étaient claires comme le jour : tuer tous les combattants, arrêter et emprisonner leurs enfants et accorder protection uniquement à ceux qui se soumettent. Les massacres se sont rapidement succédé, mais tuer tant de gens peut devenir exténuant. Quand le général, sur le terrain, face à la difficulté pratique de l’extermination de masse, a commencé à encourager la reddition en accordant protection sans conversion, son supérieur, retourné en Irak, est entré en fureur et a envoyé un message : « Dieu a dit : ne faites pas de quartier aux infidèles mais égorgez-les. Alors vous saurez que c’est le commandement du Dieu grand. »

Quand un autre chef, des siècles plus tard, a fait montre de sympathie envers les non-musulmans, son plus jeune frère, Aurangzeb, l’a fait décapiter et on rapporte qu’il a pleuré de joie en recevant sa tête. Tel était le type qui a donné son nom à la capitale du Pakistan moderne. En 1670, il n’a pas seulement détruit le temple de Mathura mais il a renommé la ville Islamabad. Piller des temples, souvent regorgeant de métaux précieux, était une source d’enrichissement de choix et un prélude à les raser, ce que les jihadistes ont fait systématiquement.

Un autre événement peu connu mais de grande conséquence a été la bataille de Manzikert (actuellement Malazgirt en Turquie) en 1071 lors de laquelle les Byzantins prétendument solides ont été défaits. Cela ouvrait la route pour que les peuples grecs habitant l’Asie Mineure soient submergés par les Turcs (ce qui a par la suite donné essor à l’Empire Ottoman et à la Turquie moderne).

Spencer décrit toute l’histoire du Jihad de façon chronologique. Etonnamment, cela n’avait jamais été fait auparavant. Il procède siècle par siècle, ce qui signifie que différentes régions géographiques sont traitées côte à côte. Comme au spectacle d’un match de tennis, les yeux du lecteur vont d’est en ouest et d’ouest en est encore et encore, suivant les épisodes approuvés d’exécutions, de pillage, de viols, de torture, d’esclavage, de destruction, d’humiliation et d’oppression. C’est une approche accablante.

Spencer s’appuie abondamment sur des sources contemporaines qui exhument de long récits oubliés de supplices infligés aux infidèles. Ils révèlent également un état d’esprit qui considère le meurtre comme une « bonne action » pour laquelle les jihadistes espèrent « recevoir une récompense future ». Spencer inclut une digression révélatrice sur l’origine jihadiste du mot assassin.

Le Jihad a fini par atteindre Rome en 846 ; les envahisseurs ont mis à sac les basiliques de Saint Pierre et Saint Paul – qui étaient toutes deux hors les murs, que les envahisseurs n’ont pu percer. Par la suite, les précautions nécessaires ont été mise en œuvre parce que :

Il n’avait pas encore été d’usage pour le Pontife Romain de proclamer le caractère pacifique de L’Islam et le caractère aimable du Coran et de décrier la construction de murs.

Je dirais simplement que Spencer a travaillé durant sa vie à suivre le conseil des anciens papes, tels Sixte IV (15e siècle) qui nous avertissait de « ne pas rester plongés… dans l’inertie » pendant que l’Islam avance.

Spencer a récemment quitté le catholicisme pour l’orthodoxie. Il serait peut-être plus approprié de dire que les chefs de l’Eglise l’ont lâché ou l’ont poussé dehors. Voilà un homme à qui a été interdite l’entrée dans le Royaume Uni, pendant que les imams radicaux y proclament librement que l’Islam dominera le monde. Mais il a été à peine mieux accueilli dans les diocèses d’ici ou considéré plus positivement par la Conférence des Evêques des USA. Que cela émane de l’Eglise ou de l’Etat, c’est une folie insigne qui porte à un tel mépris pour l’homme et son message.

Des observateurs avisés tels William Kilpatrick ont averti que la position actuelle de l’Eglise vis-à-vis de l’Islam, inadéquate et confuse, pourrait bien mener à une large perte de confiance. Apparemment, Spencer a décidé que trop c’est trop.

Ce livre nous rend service en faisant la lumière sur un dogme suprémaciste qui s’oppose non seulement à l’Occident mais à toute autre forme de gouvernance et de loi.

Pourtant l’Islam est la religion que la Gauche, censée détester l’hégémonie, semble estimer le plus.

Nous ne croyons pas les motivations pleinement avouées des jihadistes en partie parce que nous avons nous-mêmes perdu beaucoup de notre propre foi – de pair avec le sens même de la foi.. le dernier chapitre – judicieusement intitulé « L’Occident perd le désir de vivre » – est démoralisant précisément parce que notre attitude faible actuelle ne prend pas en considération, stupidement, le péril manifestement évident de par la litanie d’atrocités que Spencer rapporte en détail tout au long du livre. Il prouve ce dans quoi nous sommes finalement immergés : une grande crise spirituelle.

Matthew Hanley est membre principal du Centre Catholique National de Bioéthique et co-auteur de plusieurs livres. Les opinions ici exprimées sont celles de l’auteur et n’engagent pas le Centre de Bioéthique.

Illustration : « La procession des croisés autour de Jérusalem le 14 juillet 1099 » par Jean-Victor Schnetz, 1841 [palais de Versailles]

Source : https://www.thecatholicthing.org/2018/10/29/a-black-book-on-jihad/