En cette matinée ensoleillée, la basilique Notre-Dame-de-la-Joie occupe, imperturbable, la place Bourdonnay-du-Clézio. Dans ce quartier historique de Pontivy, juste à côté de l’édifice religieux construit au XVIe siècle, le presbytère massif et spacieux nous ouvre ses portes.
À 56 ans, le Père Jean-François Audrain, est natif de Saint-Caradec, à 15 km de là. Aujourd’hui modérateur de l’Oratoire de Pontivy, il explique avoir découvert l’Oratoire de saint Philippe Néri alors qu’il était encore formateur au séminaire de La Castille, à Toulon. Revenu en Bretagne en 2007, 21 ans après être descendu dans le Var – et un séjour à Rome pour sa thèse sur saint Philippe Néri –, il finit par rencontrer en 2011 le Père Olivier Lorne et le Père Antoine De Roeck, deux jeunes prêtres du diocèse de Vannes. Le premier ressent le besoin d’enraciner sa vie sacerdotale dans une vie communautaire, le second est attiré par la figure joyeuse et charismatique de saint Philippe Néri.
L’un et l’autre nous rejoignent, alors que leur aîné expose les prémices de la fondation de l’Oratoire de Pontivy. Car aujourd’hui, le trio est réuni dans une même vie familiale et communautaire à laquelle participe aussi un frère laïc, Germanus, ancien séminariste du diocèse.
Newman, maître et disciple
Tous les jours, cette petite communauté oratorienne se retrouve pour déjeuner dans la salle à manger adjacente. Ce jour-là, pendant l’entrée, le Père Lorne fait la lecture à voix haute des Écrits oratoriens de John Henry Newman, disciple anglais de saint Philippe Néri et canonisé par le pape François en octobre dernier. De quoi nourrir et enraciner un peu plus la vocation oratorienne de la communauté.
Le repas terminé et la vaisselle faite, le Père Olivier Lorne passe au salon et nous raconte : « Trois ans après notre rencontre, le Père Audrain, le Père De Roeck et moi-même avons exposé à Mgr Raymond Centène, évêque de Vannes, notre projet d’Oratoire. Cependant il a fallu attendre septembre 2017 pour que l’on soit nommés tous les trois ensemble à Pontivy. » C’est ainsi que depuis trois ans, en héritant d’une « belle paroisse », les trois prêtres, accompagnés de Germanus et d’un autre frère laïc (entre-temps parti) se sont lancés « avec enthousiasme » dans la fondation de cet Oratoire de Pontivy.