Un Dieu unique et miséricordieux - France Catholique
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Un Dieu unique et miséricordieux

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Qui a suivi, sur KTO, la rencontre du samedi 24 septembre entre le Pape et la délégation niçoise, constituée des membres de familles de victimes et rescapés de l’attentat du 14 juillet dernier, ne pouvait qu’être ému. Le Pape s’est montré d’une disponibilité totale à l’égard de ces personnes en souffrance, et il s’est adressé à elles dans des termes qui allaient droit au cœur de tous : « On ne peut répondre aux assauts du démon que par les œuvres de Dieu qui sont pardon, amour et respect du prochain, même s’il est différent. » L’ennemi est clairement désigné, et seule l’autorité religieuse est en mesure d’opérer ce genre de discernement. C’est dans le cadre précis de sa mission que François s’est adressé à un auditoire pluri-religieux où se côtoyaient des chrétiens (et d’abord des catholiques accompagnés de leur évêque, Mgr André Marceau), des juifs, des musulmans. On relevait particulièrement une phrase, qui reprenait une expression typique de la piété musulmane : « L’établissement d’un dialogue sincère et de relations fraternelles entre tous, en particulier entre ceux qui confessent un Dieu unique et miséricordieux, est une urgente priorité que les responsables, tant politiques que religieux, doivent chercher de favoriser et que chacun est appelé à mettre en œuvre autour de soi. »

Si le dialogue interreligieux a un sens et une possibilité d’expression directe, c’est bien dans les relations de proximité vécues au sein d’une communauté qui rassemble des appartenances diverses. C’est sûrement le cas de cette grande et magnifique ville de Nice, que l’on a un peu tendance à réduire à sa façade touristique de grande classe. Mais la Promenade des Anglais elle-même, notamment le soir, reflète l’association de populations diverses, avec celles venues des quartiers les plus populaires, à forte proportion d’origine immigrée. Nice est une ville méditerranéenne, et même si elle n’est pas aussi marquée que Marseille par la présence des Maghrébins, elle n’en est pas moins aux prises avec tous les défis de l’intégration. Et si ces derniers s’analysent d’abord en termes sociologiques, politiques, culturels, éducatifs, ils n’en ont pas moins une dimension religieuse.

Celle que le Pape a mise en valeur dans son intervention de samedi, qui rejoignait par ailleurs l’intention exprimée lors de la récente rencontre d’Assise. L’Église catholique s’engage totalement dans la direction qu’avait indiquée saint Jean-Paul II en 1986. La rencontre doit se substituer à l’indifférence et à la peur. Cela ne veut pas dire que les choses sont simples. Il y a un considérable travail de discernement à accomplir en commun, qui ne trouve pas forcément son langage approprié, car les sources théologiques diffèrent. Mais il est au moins possible de tenter tout de suite de pratiquer ensemble les vertus concrètes (pardon, amour et respect du prochain) qui nous feront meilleurs, en rendant elle-même meilleure notre communauté politique.