C’est plus fort qu’eux : quand une personnalité noble et courageuse est bafouée par une mesure inique ou par une campagne diffamatoire, on trouve des gens pour faire chorus et ajouter une goutte de fiel à la curée. Autoproclamé « le meilleur d’entre nous » parmi les politiciens « Républicains » aux opinions à géométrie variable, prétendu candidat d’une « Droite » introuvable tout en se faisant à l’occasion l’avocat gauchisant de la très démagogue NKM, ex-« néo-gaulliste » ayant sabordé le septennat de la Vème République agonisante, ex-homme de confiance du très rad-soc Jacques Chirac, champion toutes catégories du « politiquement correct », Alain Juppé vient de prendre une nouvelle fois son élan pour frapper dans le dos un homme libre et juste.
Le Général Soubelet, numéro Trois de la Gendarmerie, a été évincé par le gouvernement Hollande pour avoir dit la vérité devant une commission parlementaire qui l’interrogeait sur les conditions – dégradées – de la sécurité publique, puis pour avoir confirmé ses constatations alarmantes dans un livre solidement étayé : le citoyen Juppé s’est cru autorisé à le désavouer après coup, en justifiant platement cette sanction inique. Avec une forte dose de mépris d’énarque, M. Juppé a déclaré devant des étudiants de Sciences Po qu’on ne doit pas « laisser à chaque militaire la possibilité de critiquer les gouvernements », considérant apparemment, lui simple candidat aux primaires d’un parti politique en perte de vitesse, que le général limogé, haut responsable de la Gendarmerie nationale, n’était qu’un simple militaire… Et de reprendre avec élégance la formule de Chevènement pour dire qu’« un militaire, c’est comme un ministre, ça ferme sa gueule ou ça s’en va… » Voilà de quoi plaire aux militaires !
Jadis, à la suite d’une campagne de désinformation et de calomnies médiatiques où on n’avait ménagé ni le mensonge ni la bassesse, Monsieur Juppé avait déclaré qu’il y avait « un problème avec le Pape Benoît XVI »… ! A la veille des élections présidentielles en France, peut-être certains électeurs considèreront-ils que la présence d’Alain Juppé comme candidat à la magistrature suprême de la République française peut, elle, poser un vrai problème…