Quelle action menez-vous ?
Jacques Humeau : Nous aidons les communautés religieuses françaises qui manquent de nourriture. En effet, nous avons changé d’époque et beaucoup d’entre elles ne peuvent plus subvenir à leurs besoins. Pour les aider, nous récupérons donc, auprès d’une vingtaine de fournisseurs, des produits qu’ils considèrent comme perdus, périmés, mais encore consommables. C’est une manière d’aider intelligemment les pauvres, tout en luttant contre le gaspillage. Grâce à nos bienfaiteurs, nous avons élargi nos missions cette année : avec Mgr Georges Colomb, évêque de La Rochelle, nous avons décidé d’étendre notre action aux familles qui ont besoin d’aide. Ainsi, en redonnant de la force à ces familles, nous leur permettons de rester enracinées dans leurs paroisses.
Comment fournir autant de lieux différents ?
Nous avons deux bonnes vieilles camionnettes qui sont conduites par d’anciens chauffeurs routiers bénévoles. Sur le trajet du retour, nous essayons toujours de trouver de la marchandise à récupérer afin de remplir nos locaux. C’est un travail permanent.
Quelle place tient la prière dans votre œuvre ?
La première ! Avec cette association, nous pouvons compter sur les prières des communautés que nous aidons. C’est la règle du jeu. Par exemple, quand nous descendons à Lourdes, il y a 25 groupes ou familles que nous aidons et donc qui prient pour nous. Le Bon Dieu est toujours avec nous. Aujourd’hui, les communautés nous portent particulièrement dans leurs prières parce qu’elles craignent que nous « levions le pied ». Nous prenons aussi le temps de suivre nos bienfaiteurs. Chacun reçoit régulièrement un coup de téléphone. Dans tous les cas, nous finissons notre action par une prière. Jour et nuit, il faut porter dans nos prières ce qu’on a vécu et ce qu’on veut vivre.
Quel type de charité souhaitez-vous transmettre ?
Quand je vois des gens qui arrivent de nulle part pour nous donner des choses… C’est magnifique ! Il faut cultiver un cœur de charité et demeurer indépendant. Quand j’étais petit, pendant la guerre, j’avais été très touché par la pauvreté parce que j’accompagnais ma mère qui faisait partie du Secours national. Par la suite, les Français ont pris l’habitude de gaspiller…
Comment envisagez-vous l’avenir ?
J’irai jusqu’au bout de mes forces mais j’ai besoin d’un successeur ! En effet, nous comptons une vingtaine de fournisseurs, trois salariés et 2 700 correspondants. Il faut pouvoir gérer tout cela en étant bénévole. C’est important de nous faire connaître. Nous avons besoin d’être soutenus, car nous faisons ce que les autres ne font pas, ne savent pas ou ne veulent pas faire.
Pour aller plus loin :
- Le défi du développement des peuples et le pacte de Marrakech - la fuite en avant des Nations Unies
- LE MINISTERE DE MGR GHIKA EN ROUMANIE (1940 – 1954)
- Vladimir Ghika : le contexte politique avant la guerre de 1914-1918
- EXHORTATION APOSTOLIQUE POST-SYNODALE « AFRICAE MUNUS » DU PAPE BENOÎT XVI
- Liste des ouvriers pastoraux, Evêques, Prêtres, Religieux, Religieuses et Laics tués en 2011 et 2010