Que va-t-il advenir du monde dans les convulsions provoquées par une crise économique et monétaire qui ne résulte pas de simples facteurs conjoncturels ? Les négociations qui s’amorcent actuellement dans le cadre du G20 semblent ne faire dépendre l’avenir de la planète que de l’entente entre la Chine et les États-Unis, au point que beaucoup évoquent plus tôt un « G2 ».
Pourtant nombre de responsables politiques réclament avec insistance une régulation globale des flux financiers afin que l’économie ne soit plus à la merci de mécanismes sauvages qui ne servent que les manœuvres spéculatives. Cela implique un autre modèle de développement afin que soient respectés des critères éthiques et pris en considération les intérêts de tous les peuples, y compris les plus pauvres. Est-il acceptable que les biens alimentaires soient soumis à des fluctuations qui aggravent les famines ? Le débat n’est pas seulement de nature technique. Il est impératif de prendre en compte un type d’équilibre qui ne défavorise pas l’agriculture des plus démunis au profit de l’industrie ou des services des nations les plus développées. C’est exactement ce que Benoît XVI vient de rappeler lors de l’angélus du 14 novembre où il a, à la fois, souhaité une « révision profonde du modèle de développement économique global » et une « relance stratégique de l’agriculture ».
Le Pape demande ainsi aux maîtres du monde de s’inspirer des principes d’un bien commun supérieur qui rappelle ce que la doctrine sociale catholique nomme la destination universelle des biens et qui n’est pas contraire à une saine subsidiarité, celle qui accorde à chacun la maîtrise de son propre destin, protégé autant que possible de la brutalité des rapports de force. Beaucoup de paramètres de nos sociétés devraient, pour cela, être revisités, y compris ceux d’une consommation « plus sage et responsable ».