Ukraine : quand le Père Noël est à Moscou… - France Catholique
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La justice de Dieu
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Ukraine : quand le Père Noël est à Moscou…

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Alors qu’il est remis en cause dans son propre pays pour avoir brusquement rompu ses négociations avec l’Union européenne, le dirigeant actuel de l’Ukraine Viktor Ianoukovitch a été reçu à bras ouvert à Moscou par Vladimir Poutine : celui-ci est presque passé du statut de grand frère à celui de Père Noël vis-à-vis de son vassal, avec l’équivalent d’un prêt de 15 milliards de dollars, une baisse de plus de 30% du prix du gaz – merci qui ? merci Gazprom – et une levée des barrières commerciales pour laisser passer les rennes et le traineau. Ainsi Kiev pourra honorer sa dette extérieure, et les entreprises ukrainiennes cesseront de subir les mesures de représailles commerciales de la Russie dues aux contacts avec l’Occident.

Mais contrairement à ce qu’on s’imagine souvent en France, le peuple vivant en Ukraine n’est pas confronté à un choix binaire entre soit la Russie, soit l’Europe… ! Il cherche seulement à se ménager un avenir d’autodétermination diversifiée, en évitant de se laisser enfermer exclusivement dans l’étroite dépendance d’un Empire postsoviétique monopolistique. Comme sa situation géographique le lui permet, la nation ukrainienne veut s’ouvrir à l’Occident, tant en Europe qu’outre-Atlantique, pourquoi pas, et ailleurs aussi, par exemple vers l’Extrême-Orient, comme il a déjà commencé à le faire. Au nom de quoi les intellectuels parisiens le lui interdiraient-ils ? La France socialiste de 2013 est-elle en mesure de dicter de façon crédible à l’Ukraine ce qu’elle doit faire ?

Actuellement, outre l’emblématique Ioulia Timochenko, indomptable depuis sa prison, même les anciens dirigeants postsoviétiques de l’Ukraine Kravtchouk et Koutchma se montrent sceptiques et critiques vis-à-vis de leur successeur Ianoukovitch. Depuis Moscou, Poutine joue très habilement au Père Noël. Mais faut-il le prendre pour Dieu en personne, et lui accorder un statut d’être infiniment bon ? Les observateurs occidentaux gagneraient à rester plus prudents.

Denis LENSEL