Tweets et Twitter - France Catholique
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Funérailles catholiques : un temps de conversion
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Tweets et Twitter

Nouveau média bizarroïde, Twitter a envahi la société de l’information. Un système qui entraîne vers l’immédiateté. Pour le meilleur et pour le pire ?
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Les tweets, qui avaient acquis leurs lettres de noblesse en relayant la contestation iranienne, ont pris de vitesse l’ensemble de la sphère médiatique, dans le monde entier.

Twitter (prononcer comme « bière ») est un système d’envoi de « petites percées d’informations » nommées tweets (prononcer comme « mite »). Tout se joue sur In­ternet, à partir d’un écran de téléphone portable ou d’ordinateur. Chaque tweet mesure 140 caractères de long (au maximum). Grosso modo la taille d’un ou deux versets d’Évangile. Ou bien trois alexandrins. Ces micro-messages obligent leurs rédacteurs à la concision. Et l’on joue à en dire le plus possible avec le moins de mots. Exercice de style où s’épanouit un genre littéraire plus sophistiqué qu’on ne l’aurait imaginé. Que ceux qui craignent une superficialité simplificatrice se rassurent : à chaque message, peut être joint un lien sur Internet donnant accès à un texte, une photo, une vidéo… Du coup, il n’y a pas vraiment de limite. Un tweet, c’est déjà une information qui peut avoir du poids. Exemple en 60 caractères : « Borloo renonce à se présenter à l’élection présidentielle ! » Il reste encore 80 signes pour un commentaire. Mais c’est aussi une porte ouverte sur l’infini : un tweet peut donner le titre d’un livre, et, en cliquant sur le lien, orienter vers des centaines de pages et d’images.

Mais qui peut tweeter ? Tout le monde. Il suffit d’ouvrir un compte avec ou sans pseudonyme. Chaque adresse commence par @. Certains tweetent sans voiler leur identité, ce qui les incite à la retenue : des personnes physiques comme l’auteur de ces lignes (@TDerville) ou morales comme l’hebdomadaire France Catholique toujours en pointe sur Inter­net (@FranceCatho). D’autres auteurs préfèrent ne se dévoiler que progressivement. Leur parole est parfois « dangereusement » libre…
Mais qui peut avoir accès aux tweets ? Tout le monde. Il suffit de s’en déclarer « follower », c’est-à-dire suiveur. On peut suivre ses amis comme ses adversaires. C’est la différence entre Twitter et Facebook, où l’on se complaît volontiers entre soi. On trouve facilement les identifiants twitter grâce aux moteurs de recherche. On peut d’ailleurs parfaitement suivre « passivement » Twitter sans rédiger aucun tweet.

En fonction de ceux que l’on décide de suivre, un flux, plus ou moins dense, de micro-messages va arriver. Chaque utilisateur élabore ainsi sa « ligne », personnalisée en fonction de ses centres d’intérêt et… de sa résistance à la saturation.

Si l’on trouve un message reçu intéressant, on peut le retweeter d’un clic, avec ou sans ajouter son commentaire. Tous nos suiveurs le recevront à leur tour. Et c’est ainsi qu’en quelques clics, la planète tweet est informée avant tous les autres médias. Du coup, les journalistes sont omniprésents sur Twitter. C’est devenu la crête de la vague d’information, qui fourmille de mille débats à rebondissements. De plus, grâce aux mots-clés la recherche d’informations par Twitter est ultra-facile.

La philosophie Twitter est ouverte, partageuse et — il faut l’avouer — impertinente, jusqu’à l’acidité. Sans pour autant manquer de sérieux. Car Twitter est devenu essentiel pour peser dans le débat.

Bill Gates affiche plus de 3 millions de followers, à la mesure de son influence ! Preuve du succès de Twitter, l’évaluation par les médias classiques de l’impact des récents débats de la primaire socialiste s’est surtout faite à partir des tweets rédigés en direct par les téléspectateurs. François Hollande a même été accusé d’organiser un envoi automatique de tweets à son avantage par ses « fans », grâce à un robot informatique prenant la main sur leur compte Twitter.

Derrière la prime à l’immédiateté, certains grimacent : quid du silence, et de la vie intérieure ? C’est une vraie question. Notons que Mgr Hervé Giraud, évêque de Soissons, tweete ses micro « twittomelies » qui ne manquent pas de sel (@mgrgiraud). Jésus utilisait bien la technologie de l’époque : la surface du lac de Génésareth faisait micro, ce qui lui permettait, d’une barque, de se faire entendre de milliers de personnes. Qui sait s’il n’aurait pas eu son compte Twitter si le Père avait choisi 2011 pour l’Incarnation ? Bien sûr, dans ses retraites au désert, il aurait aussi jeûné de tweets. Comme le souligne Mgr Giraud dans un récent tweet : « Le silence n’est pas seulement l’antidote au flux incessant de la communication, mais bien plutôt un facteur essentiel d’intégration ».