Le clocher de Sourp Giragos (= St-Cyriaque ou encore St-Quiriace) l’Église arménienne à Diyarbakir (= Dikranagerd en arménien, au Kurdistan turc) a été inauguré le dimanche 4 novembre et, après les décennies de silence, la cloche a sonné de nouveau pour les Arméniens.
Le Patriarche Aram Ateshyan, qui est originaire de Diyarbakir, a présidé la cérémonie à laquelle ont assisté des centaines d’Arméniens de Turquie et venus de l’étranger.
La Fondation du Patriarche a commencé la rénovation de l’église en 2009 et l’église s’est ouverte pour la vénération en octobre de 2011. En raison d’un manque de financement, pourtant, le clocher n’avait pas été reconstruit.
À la cérémonie d’inauguration du clocher, Ergun Ayik, président de la Fondation Sourp Giragos, a dit :
“La beauté passée de cette église est la preuve de la densité démographique arménienne dans cette ville. Son architecture est comme le testament de l’avance de la civilisation arménienne d’autrefois.”
Il a ajouté :
“Nos ancêtres nous ont légué cette église, même si pour des raisons bien connues, nous n’étions pas capables de réclamer la propriété de cet héritage. La rénovation a marqué le début du processus d’assumer cette propriété.”
Le directeur de la maison d’édition Aras, Mgrditch Margosyan, a à son tour, raconté comment il y a 12 ans, à un symposium à propos de la protection de l’héritage culturel et historique de Diyarbakir, les intervenants discutaient seulement des forteresses et des mosquées.
“Quand mon tour est venu pour parler, j’ai abordé l’édition des églises. Je suppose que de tels messages ont finalement appuyé sur une sonnette.”
Effectivement, avec le soutien moral et financier du Maire de Diyarbakir Osman Baydemir, la rénovation de l’église a été accomplie et, à nouveau, après des décades de silence, on a entendu le son de la cloche d’église dans Diyarbakir côte à côte avec les appels à la prière des mosquées de la ville.
Construit en 1376, Sourp Giragos est la plus grande église arménienne du Moyen-Orient. Pendant le Génocide arménien, le clocher a été démoli sous le prétexte que c’était plus haut que les minarets des mosquées dans la ville et l’église a été utilisée comme l’entrepôt pour les biens arméniens confisqués. Après la Première Guerre mondiale, Sumerbank (une banque d’État) a utilisé l’église comme l’entrepôt.
Diyarbakir Mayor to Armenians: ‘This city is yours as much as it is mine’
http://yvesdaoudal.hautetfort.com/archive/2012/11/09/turquie-un-clocher-qui-sonne-a-nouveau.html