Un scandale financier a contraint trois ministres du gouvernement turc islamo-conservateur du Premier ministre Recep Tayyip Erdogan à la démission. Parmi eux, le ministre de l’Intérieur… Tous sont accusés de corruption, fraude et blanchiment d’argent, avec une affaire de trafic d’or entre la Turquie et l’Iran actuellement sous embargo international. Depuis lors, un des gouvernants démissionnaires a appelé publiquement Erdogan lui-même à quitter le pouvoir. Cette crise interne grave est un nouveau séisme politique après les émeutes de juin dernier contre des projets d’urbanisme lancés à Istanbul par le gouvernement. Dimanche dernier, des milliers de manifestants se sont à nouveau rassemblés pour exiger la démission de l’ensemble de l’équipe gouvernementale d’Erdogan.
Une puissante organisation musulmane contestataire, Hizmet (« Service »), influente au sein de la police et de la magistrature, met en cause le Premier ministre et son régime, auxquels elle reproche un projet de loi préparant la suppression des écoles privées… Erdogan réplique en parlant d’un « complot » fomenté par un « Etat dans l’Etat »… L’enjeu de cette lutte à mort est l’objectif électoral de 2015, où le chef de l’Etat sera élu pour la première fois au suffrage universel direct… Erdogan se serait bien vu l’homme de la situation… Mais désormais, on lui fait des crocs-en-jambe.
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