« Tu ne tueras pas » - France Catholique
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Funérailles catholiques : un temps de conversion
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« Tu ne tueras pas »

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Peut-être nos auditeurs ont-ils été un peu surpris hier par la conclusion de ma chronique à propos de la Chine, où j’évoquais un mot de Pascal dont je veux restituer aujourd’hui l’intégralité : « Lequel est le plus croyable des deux, Moïse ou la Chine ? » Je dois cette référence au livre récent de François Jullien, notre meilleur spécialiste de la pensée chinoise. Il explique notamment dans cet ouvrage savant, Moïse ou la Chine, que ce qui nous sépare de l’empire du Milieu c’est tout simplement la question de Dieu, de son existence, de sa transcendance, mais aussi de ses relations avec l’humanité. Ce qui pose en conséquence cette autre question qui est celle de la loi divine, celle que Moïse reçoit de la façon la plus solennelle et qui s’impose à la conscience. Ce n’était pas la conception chinoise traditionnelle, qui elle se ramène à la simple responsabilité de bien gérer le monde.

Je ne développerai pas plus cette opposition sauf à la transposer dans le débat qui agite aujourd’hui l’Église catholique à propos de l’euthanasie. Le commandement divin : « Tu ne tueras pas  » est impératif, il ne souffre pas d’exception. Le catéchisme de l’Église universelle l’atteste en termes indiscutables : « Quels que soient les motifs et les moyens, l’euthanasie est moralement irrecevable. » D’où vient donc la difficulté ? Elle réside dans le fait qu’à poser des principes absolus il serait difficile de rejoindre la réalité complexe de la fin de vie et de certaines souffrances. À en rester à l’empyrée de ces principes, on risquerait d’être hors-jeu dans la discussion d’ordre bioéthique. Ce n’est pas en quelques mots que l’on peut arbitrer entre positions antagonistes.

Je rappellerai simplement que dans son encyclique Evangelium vitæ, Jean-Paul II avait indiqué qu’en cas d’impossibilité de respecter l’absolu de la loi, il fallait choisir la solution la moins mauvaise, ce qui en aucun cas ne signifie un déni des commandements de Dieu. Déni qui aboutit forcément à porter atteinte à notre humanité créée à l’image et à la ressemblance de Dieu, ce qui correspond au choix résolu en faveur de Moïse.