Tremblement de terre - France Catholique
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Tremblement de terre

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À chaque fois qu’un tremblement de terre vient endeuiller une région du monde (comme samedi au Népal), surgit forcément à l’esprit et au cœur du croyant la question du mal, tant le phénomène revêt une ampleur qui nous bouleverse. Le déchaînement des forces de la nature nous terrifie souvent, tant il met en évidence notre fragilité et notre vulnérabilité. On peut même dire que c’est notre sécurité ontologique qui se trouve atteinte, dès lors que nous ne sommes plus assurés de la stabilité du sol sur lequel nous avons construit notre demeure et où nous avons à évoluer. Je me souviens qu’il y a bien des années, on m’avait expliqué qu’un séisme sévère, qui s’était produit en Italie du Nord, y avait provoqué une véritable crise métaphysique et religieuse. Car l’atteinte à la sécurité constitue une interrogation sur la notion de Providence si importante pour la foi.

Je ne répondrai pas en quelques mots à une si redoutable difficulté. D’ailleurs, je ne suis pas certain d’apporter une réponse vraiment adéquate. Il m’est arrivé, à plusieurs reprises, de chercher dans la Somme théologique de saint Thomas d’Aquin, une telle réponse qui corresponde au génie de ce grand docteur, si rigoureusement rationnel. Il m’a semblé à chaque fois qu’il était d’une extrême prudence dans sa démarche. Comment pourrait-il en être autrement, à propos de ce qui se présente à nous comme un scandale ou encore un mystère, au sens défini par Gabriel Marcel ? Un mystère, c’est quelque chose qui me concerne profondément et qui ne saurait être résolu par une équation rationnelle. Cela ne veut pas dire que nous devions rester muets et interdits.

Dans la litanie des saints, nous intercédons pour être libérés « de la foudre et de la tempête, du fléau du tremblement de terre, de la peste, de la famine et de la guerre, et encore de la mort éternelle ». Ce rapprochement est frappant. Il y a ainsi des maux supérieurs devant lesquels nous nous trouvons démunis et contre lesquels nous ne pouvons qu’invoquer la Providence libératrice. « Délivre nous du mal » demandons-nous aussi dans le Notre Père, et dans ce mal, il y a incontestablement une dimension cosmique, celle de notre insertion dans le cosmos.

Chronique diffusée sur Radio Notre-Dame le 27 avril 2015.