Travailler pour l’éternité - France Catholique
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Funérailles catholiques : un temps de conversion
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Travailler pour l’éternité

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© Pascal Deloche / Godong

D’un voyage l’autre. Après la Mongolie en ce début septembre, le pape François est attendu à la fin du mois à Marseille. Le Souverain pontife y interviendra dans une actualité marquée par l’annonce d’un projet de loi sur la fin de vie, qui autoriserait le suicide assisté avec l’aide d’un tiers. Est-ce là l’espérance d’une société ?

Ni le courage des 800 000 soignants opposés au projet, ni les évêques appelant à la « fraternité » (28 mars), n’ont donc suffi à dresser une digue infranchissable, face à la volonté de promouvoir une nouvelle transgression de l’interdit de tuer.

Que faire, dès lors que les arguments purement humains, de raison, ne portent plus ? La mission de l’Église, sa raison d’être, commandent alors de viser plus haut : de témoigner fortement de l’espérance d’une vie par-delà la mort, et de la résurrection du corps lui-même. Et il ne s’agit pas de déserter le terrain politique, pour ne s’adresser qu’aux croyants. Mais d’agir en politique sur le terrain propre de l’Église qui est celui de l’Évangile, du décalogue, de l’imitation du Christ lui-même lors de sa vie terrestre : énoncer les paroles de la vie éternelle, à temps et à contretemps. Elles seules éclairent véritablement, d’une lumière surnaturelle, nos pauvres existences humaines. À des autorités portugaises venant de légaliser l’euthanasie, le pape a ainsi appelé à défendre la vie humaine de manière « prioritaire » : « Une bonne politique, soulignait-il, peut être génératrice d’espérance. »

Croit-on les Français incapables d’entendre cette joyeuse espérance ? N’est-ce pas le rôle des croyants que de révéler le désir enfoui au fond de chaque homme ? La déchristianisation de la société française serait-elle devenue une fatalité inéluctable contre laquelle il serait inutile de lutter ?

D’autant que sur le terrain, des religieuses et d’autres soignants témoignent de manière admirable et concrète, auprès des patients en fin de vie, de cette espérance : par leurs gestes d’accompagnement vers une mort toujours scandaleuse, elles travaillent en réalité pour l’éternité. « Certes il est amer et difficile de mourir lorsque personne ne nous l’enseigne », disait avec éloquence le Père Alphonse Gratry, restaurateur de l’Oratoire en France. Mais « la vie n’est pas enlevée, elle est changée », affirme l’Église dans une préface de la messe pour les défunts.

Le sens chrétien de la mort

C’est donc l’intégralité du sens chrétien de la mort qu’il s’agit de se réapproprier, car il donne sens à toute l’existence humaine : celui qui faisait dire aux premiers chrétiens, en un magnifique acte de foi et d’espérance, que la mort n’était qu’une nouvelle naissance – un dies natalis. Sans pour autant dénier la réalité douloureuse de ce moment fatidique… C’est ainsi que sainte Thérèse de l’Enfant-Jésus, juste avant les tourments de sa longue et douloureuse agonie « sans consolation », les 29 et 30 septembre 1897, écrivait pourtant sa confiance dans une de ses dernières lettres à l’abbé Bellière, en juin : « Je ne meurs pas, j’entre dans la vie ! »