Travail du dimanche - France Catholique
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Travail du dimanche

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Le dimanche pour tous

On peut mettre en avant de multiples bonnes raisons pour justifier le travail du dimanche :
un grand nombre de personnes travaillent pour que les autres puissent se distraire, se soigner, se déplacer, se cultiver,
une ouverture des grandes surfaces ce jour supplémentaire pourrait créer des emplois, alors que le taux de chômage concerne 8% des actifs au niveau national et 12% dans les Bouches-du-Rhône,
les étudiants et les intérimaires y trouvent leur compte, les sur-actifs le temps de leurs emplettes, les désœuvrés une occupation dans la contemplation des biens de consommation, cependant inabordables pour eux,
on peut même voir dans la fréquentation dominicale des grandes surfaces une nouvelle forme de loisir périurbain familial.

Ces arguments méritent réflexion.
Le Comité diocésain économique et social ne se place pas au seul niveau religieux pour s’exprimer contre la multiplication de dérogations qui permettent aux grandes surfaces de s’affranchir du repos dominical.

Il nous rappelle que nos modes de vie nécessitent :
des temps ouverts non contraints par le rythme du travail, des moments d’échange, des temps de parole, des lieux de vie,
et que le seul jour de la semaine, où il est possible aux familles de se rencontrer, aux amis de se réunir, aux voisins de se parler et aux fidèles de prier ensemble, est évidemment le dimanche.

L’Eglise est fondée à rappeler aux fidèles de participer à la messe où se rassemble la communauté chrétienne le dimanche, jour qui commémore la Résurrection du Seigneur.

Certes, les églises sont rarement pleines pour l’office dominical et, dans une société devenue agnostique, il peut sembler conservateur de vouloir s’opposer à ce qui peut apparaître comme un fait de société.

En réalité, il s’agit d’une position plus sociale qu’ecclésiale :
Elle repose sur une conception de l’homme qui ne le réduit pas au simple rôle de consommateur.
Elle souligne que la famille devrait apparaître comme le premier facteur de l’insertion, de l’éducation, de l’apprentissage de la vie collective, du lien entre les générations, de protection.
Elle ne souhaite pas que la loi ouvre peu à peu des brèches à même de considérer le dimanche comme n’importe quel autre jour de la semaine.
Il y a déjà assez de personnes qui, du fait de leur métier ou pour des raisons économiques, sont contraintes de travailler le dimanche pour ne pas en rajouter.
Le dimanche doit rester temps de rupture, de repos et de respiration :

Il doit être libéré des contraintes inévitables du cadre de l’emploi quotidien pour casser le rythme souvent soutenu des déplacements quotidiens domicile-travail.

Il doit permettre à chacun de se ressourcer, compte tenu des conditions de travail souvent difficiles : pénibilité physique ou morale, charge intense de certains emplois…
Les employés des grandes surfaces, puisque c’est bien d’eux qu’il s’agit, ont le droit de vivre avec leur famille.
En effet, le travail des ménages les conduit à passer plus de temps au bureau ou à l’usine que chez eux.
Il faut absolument préserver les moments de rencontre avec leurs enfants, leurs parents, leurs amis.
C’est dans ces temps de repos que se construisent la solidarité et le lien social, que se pratiquent les activités culturelles et sportives, que le ménage se retrouve.
Il serait fortement dommageable de les priver de cette humanité par des compensations financières.

Enfin du point de vue purement économique, peut-on vraiment penser que les familles consomment plus grâce à l’ouverture des commerces le dimanche alors que leur pouvoir d’achat ne change pas ?

Les consommateurs ne souffrent pas d’une pénurie de grandes surfaces ouvertes largement les autres jours de la semaine. Ils peuvent satisfaire leur désir plus que leur besoin de consommer à d’autres moments que le dimanche.

A propos du travail le dimanche, il faut envisager deux approches :
d’abord une approche anthropologique :
La sagesse humaine doit nous amener à réfléchir sur l’importance des rythmes : temps de travail, temps de repos, temps consacré à la famille… Il faut les respecter sinon la société se délite.
Le rythme économique entraîne une déstructuration de l’espace et du temps.
ensuite une approche religieuse :
l’Eglise doit favoriser le vivre ensemble en s’appuyant sur d’autres valeurs que celle de l’argent qui régit tout.

Outre le temps de repos, il y a celui de l’ouverture, celui du ressourcement, celui du contact avec la nature.

L’archevêque de Marseille et
le Comité diocésain économique et social
Avril 2008

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Le Comité diocésain économique et social
Le Comité diocésain économique et social (CDES) est né du Synode de 1991.

Sa mission est de réfléchir, à la lumière de la Parole de Dieu et de l’enseignement social de l’Eglise, aux problèmes économiques et sociaux auxquels sont confrontées les populations de notre région. Il joue un rôle de « radar » au service de l’Eglise catholique de Marseille.

Il est composé de représentants du monde économique et social, dans différents domaines d’activités : Commission européenne, Institut de la Méditerranée, Communauté urbaine MPM, région PACA, Chambre de commerce et d’industrie de Marseille, Port autonome, Université Aix-Marseille, magistrature, secteurs liés à l’enseignement, la santé, la pétrochimie, les travaux publics, l’immobilier…

Les réflexions du CDES se concrétisent par des études de fond ou des déclarations qui permettent aux catholiques du diocèse de s’ouvrir aux questions de société et à l’Eglise catholique de Marseille d’exprimer une parole publique.