Toujours la culture de vie - France Catholique
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Le martyre des carmélites
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Toujours la culture de vie

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Hier, j’ai tenté de dessiner en quelques traits un tableau de fond pour expliquer comment une certaine culture de mort avait pu s’emparer de notre société. Ayant rompu avec les idéologies de l’avenir radieux, notre époque est tentée par le nihilisme qui la dispose à un climat délétère très actuel. Les fameuses réformes dites sociétales sont caractéristiques d’un univers narcissique, privé des utopies d’hier, qui, souvent, étaient une traduction faussée de l’eschatologie chrétienne. L’attitude à adopter en situation de fin de vie n’échappe pas à cette sourde désespérance qui fait que l’on se concentre sur l’acte de donner la mort, plutôt que sur l’accompagnement aimant de la personne qui voit poindre l’aube d’un monde nouveau, la perspective d’une nouvelle naissance. J’ai déjà cité sur cette antenne le mot merveilleux de Jean XXIII à Jean Guitton, lorsqu’il évoquait « le temps royal où on voit chaque jour le ciel d’un peu plus près ».

Oui bien sûr, notre monde des réformes sociétales a voulu rompre, parfois explicitement avec le judéo-christianisme et on entrevoit les conséquences. Je me souviens de ce que le cardinal Lustiger avait dit à un moment où le même sujet de la fin de vie était abordé. Dès lors que la société choisit la perspective de l’euthanasie, c’est l’ensemble de l’univers moral qui s’en trouve imprégné. Ne nous étonnons pas alors qu’un adolescent qui vient de vivre une histoire amoureuse douloureuse se réfugie dans le suicide. C’est la culture ambiante qui l’incline à la désespérance, tandis qu’une culture de vie le convaincrait de surmonter son épreuve, en se donnant la possibilité d’un nouveau départ.

J’ai bien entendu hier sur notre antenne le professeur Didier Sicard, qui se défendait de recourir à la notion même d’euthanasie. J’ai bien compris aussi qu’il n’était pas favorable à l’adoption d’une autre loi, se substituant à la loi Leonetti qui avait bénéficié d’un remarquable consensus. Cependant, la concentration sur les cas les plus extrêmes de détresse produit un effet dangereux. Tugdual Derville met en garde contre le sentiment d’exclusion que peuvent ressentir des personnes vulnérables face à un message lancinant. Le choix d’une culture de vie, c’est une certaine philosophie qui écarte les sentiments mortifères en faveur d’un message d’amour et d’affectueux accompagnement du prochain, quel qu’il soit, vers l’autre rive.

Chronique lue sur Radio Notre-Dame le 20 décembre 2012.