Toujours l'extrémisme islamiste - France Catholique
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Marie dans le plan de Dieu
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Toujours l’extrémisme islamiste

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L’attention portée à la préparation de l’élection présidentielle a peut-être suspendu pour quelque temps des préoccupations qui risquent de resurgir pourtant à la première alerte et au prochain drame. Les revers subis sur le terrain par Daesh n’ont nullement supprimé la menace du terrorisme chez nous, pas plus que les causes profondes qui créent un terrain favorable à l’extrémisme islamiste. Les concurrents à la primaire de la droite ont paru plus soucieux d’économie, ce qui se comprend et s’ils se sont interpellés à propos de la sécurité du pays, ils n’ont pas vraiment abordé de front le problème de l’intégration, ou sinon de façon très formelle. Alain Juppé, en insistant sur la diversité nécessaire à l’encontre d’une vision plus unitaire de l’identité nationale, pas plus que François Fillon, n’abordait vraiment le fond du sujet.

Quel est le fond du sujet ? Il est d’abord dans l’existence d’un milieu social, qui non seulement refuse l’intégration mais se retranche sur lui-même, en exprimant son mépris, voire sa haine à l’égard de la société française en général. Les quelques centaines de jeunes gens qui sont partis combattre dans les rangs de l’État islamique ne viennent pas de nulle part. Ils sont issus d’un bouillon de culture et de tout un secteur social qui vit plus encore que le prolétariat d’hier aux portes de la cité. Dans un livre intitulé Les revenants (Le Seuil) dont Le Monde publiait hier les bonnes feuilles, Daniel Thomson rapporte les propos d’une jeune femme, retour de Syrie qui exprime à la fois sa fierté identitaire et l’humiliation qu’elle ressent : « J’ai toujours eu l’impression d’être inférieure du fait que j’étais musulmane (…) je me suis dit que clairement je n’avais pas ma place et que mes parents étaient esclaves de la société française. Je refusais d’être comme eux. » Pour celle qui proclame « le djihad, c’est se battre pour retrouver notre dignité qu’on a perdue, qu’on a voulu écraser », les tentatives de déradicalisation paraissent dérisoires.

Qu’en conclure, sinon qu’il serait grand temps d’examiner le problème dans toutes ses dimensions, sans rien dissimuler d’une révolte qui n’est pas seulement sociétale ? Elle est aussi métaphysique.

Chronique diffusée sur Radio Notre-Dame le 1er décembre 2016.