«Moi, je suis comme saint Thomas, je ne croirai que quand je verrai. » Saint Grégoire le Grand écrit : « L’incrédulité de saint Thomas fut plus utile à notre foi que la foi des autres disciples déjà convaincus. » D’après les recherches bibliques, il devait sans doute s’appeler Judas comme l’apôtre qui trahit Jésus. Pour le distinguer de lui, les évangélistes vont le nommer Thomas.
Quand Jésus veut rejoindre Jérusalem pour voir Lazare, les disciples objectent que le projet est dangereux, car on cherche à le faire mourir. Thomas a cette exclamation : « Allons nous aussi, pour mourir avec Lui ! » Avec l’ardeur de sa jeunesse, il répond généreusement, avec enthousiasme.
C’est aussi un rapide et un raisonneur. Il ne s’encombre pas de discours. Jésus vient de dire : « Du lieu où je vais vous connaissez le chemin. » Thomas objecte immédiatement : « Nous ne savons pas où tu vas ! Comment saurions-nous le chemin ? » Implacable. Le discours de Jésus lui semble bien trop compliqué. Il ne fait pas l’effort d’écouter avec profondeur, ne saisissant pas le sens spirituel. Il veut un discours clair et un programme visible. Son objection nous vaut alors une des plus belles affirmations de Jésus : « Moi, je suis le chemin, la vérité et la vie ! » Nous connaissons davantage son attitude incrédule et « positiviste » : au jour de Pâques, de retour au Cénacle, les dix apôtres lui racontent l’apparition de Jésus, il refuse de croire tant qu’il n’aura pas mis sa main dans son côté et son doigt dans les trous des clous. Il veut être sûr de ce qu’on lui raconte. Jésus, huit jours plus tard, apparaît à Thomas et lui dit : « Ne sois plus incroyant, sois croyant. »
Retenons que Thomas ne va pas jusqu’au bout de l’incroyance. Il se prosterne et adore sans mettre son doigt dans les plaies du Seigneur.
La tradition nous rapporte qu’il partit évangéliser la côte de Malabar, dans l’Inde actuelle, au sud-ouest du Deccan où 750 000 chrétiens se réclament encore de lui, célébrant dans un rite de type chaldéen et employant une sorte de syriaque pour langue liturgique. Marco Polo, à la fin du XIIIe siècle, fait allusion à cet apostolat. On raconte aussi qu’il rendit visite aux trois mages venus adorer Jésus à Bethléem et que c’est lui qui les a instruits et baptisés.
Dérangeant les prêtres païens, il est percé d’une flèche et lapidé à Madras. Son corps sera ramené à Édesse au IIIe siècle, puis à Ortona sur l’Adriatique en 1258.
Étymologie du nom
L’hébreu thômâ signifie « jumeau », comme le grec didyme. Mais nous ne savons rien de son jumeau…
Parole de Jésus à saint Thomas
« Heureux ceux qui croient sans avoir vu. »
Courte prière de saint Thomas
« Mon Seigneur et mon Dieu ! »