Une fois de plus l’Œuvre d’Orient attire l’attention sur la situation en Mésopotamie syrienne, au nord-est du pays.
Cette région n’a jamais formé un Kurdistan, ni historiquement, ni sociologiquement.
La lutte contre Daech ne saurait justifier le mépris d’une minorité pour les autres groupes arabophones et en particulier chrétiens qui sont dans cette province depuis une longue période.
Aujourd’hui la jeunesse doit fuir la Jazireh pour ne pas être embrigadée de force dans des milices kurdes, pourtant très minoritaires. « Les factions kurdes ont entrepris une campagne d’arrestations de jeunes gens dans nos deux villes de Kamishli et d’Hassaké pour les forcer à faire partie de la nouvelle armée dirigée par les Américains. On dirait qu’on est sous occupation sans précédent » nous témoigne Jacques* un jeune Syrien.
Ce « ramassage » de force s’est accéléré ces derniers jours : « les Américains veulent créer une armée de frontières de 30 000 hommes pour maitriser la frontière nord avec la Turquie, la limite de l’Euphrate avec la Syrie et celle avec l’Irak ». « Ils travaillent comme s’ils préparent un État dans la Mésopotamie syrienne et comme ils sont peu nombreux, cette milice kurde a besoin de renforts pour combattre. Ils enrôlent tous les jeunes : soit de force soit financièrement (70 000 livre syrienne par mois) », précise Meriem*. Désabusée, elle ajoute « La semaine passée cette faction s’est appropriée la seule école pour filles de la ville scolarisant plus de 1 300 élèves. Ils ont installé une caserne à l’intérieur. Tout ça dans le quartier chrétien … »
L’Œuvre d’Orient demande que soit examinée de près la situation de cette région aujourd’hui et sollicite les autorités régionales pour faire respecter le droit des populations arabophones et en particulier chrétiennes.
*Les noms ont été changés
