Dans cette chronique, sans ignorer la crise sanitaire que nous vivons depuis tant de mois, je me suis le plus souvent tourné vers d’autres sujets d’actualité. Nos auditeurs ne sont-ils pas un peu saturés d’informations alarmantes et de débats sans fin sur l’opportunité d’un reconfinement ? Et j’avoue ne pas voir très bien ce que j’apporterais d’original sur un sujet qui dépasse largement mes compétences. Au surplus, j’observe comme tout le monde, les désaccords qui opposent les spécialistes, et il serait présomptueux de vouloir arbitrer entre eux. En revanche, il est peut-être opportun de nous entretenir de la force morale pour affronter une telle épreuve.
La priorité donnée par le gouvernement à l’impératif médical, qui se comprend évidemment, va à l’encontre de l’activité économique du pays, ce qui n’est pas sans conséquence sur les relations sociales avec ce qu’elles comportent de difficultés psychologiques. On parle beaucoup, en ce moment, du climat dépressif en milieu étudiant, avec la perspective d’un avenir indéchiffrable. De même, la condition des aînés en EHPAD, si elle s’est un peu améliorée, demeure critique, avec l’isolement de grand-parents privés du réconfort de leurs familles. Cela peut aller jusqu’au drame. D’où l’importance, au-delà de la lutte sanitaire et du développement des vaccinations, d’un élan de fraternité, et de ce qu’en langage chrétien on appelle la communion.
En l’absence de lieux de convivialité tous à peu près fermés, plus que jamais il s’agit de resserrer les liens de proche en proche, ne laisser personne à sa solitude et faire en sorte qu’au sein même des familles l’agressivité le cède à l’amabilité. Peut-être est-ce le moment de méditer l’hymne à la charité de saint Paul.
Chronique diffusée sur Radio Notre-Dame le 1er février 2021.